L’ONU s’alarme de l’ingérence d’Israël dans les écoles palestiniennes

Tel-Aviv a décidé, il y a quelques jours, de révoquer les permis autorisant les écoles onusiennes pour les enfants palestiniens.

Mercredi 30 janvier, plusieurs organisations onusiennes ont fait part de leur préoccupation concernant le nombre élevé d’incidents dirigés contre les écoles en Cisjordanie. Ceci depuis le début de l’année scolaire, « alors que le deuxième trimestre reprend dans l’Etat de Palestine », ont déclaré le coordinateur humanitaire pour les territoires palestiniens occupés, Jamie McGoldrik, et la représentante spéciale de l’UNICEF pour la Palestine, Geneviève Boutin, ainsi que des responsables de l’UNESCO.

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« Ces incidents ont des conséquences sur l’accès sans risque des enfants à l’éducation », préviennent-ils. Tout en pointant du doigt « l’ingérence dans les écoles par les forces israéliennes, les démolitions, les menaces de démolition, les affrontements entre étudiants et forces de sécurité sur le chemin de l’école, les enseignants arrêtés aux points de contrôle et les actions violentes des colons […] ». En décembre dernier, les Nations unies (ONU) annonçaient d’ailleurs que les violences des colons israéliens vis-à-vis des Palestiniens avaient atteint un niveau inédit en 2018.

Jardin d’enfants endommagés

De janvier à décembre 2018, l’ONU a ainsi documenté 111 ingérences dans le domaine de l’éducation en Cisjordanie, touchant plus de 19 000 enfants. Soit une moyenne de plus de deux violations chaque semaine… « Plus de la moitié des incidents recensés concernaient des balles réelles, des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes lancées dans ou à proximité d’écoles par les forces israéliennes », dénoncent les responsables onusiens. Qui notent également que « près des deux tiers des incidents ont eu lieu au cours des quatre derniers mois de 2018 ».

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Actuellement, une cinquantaine d’écoles cisjordaniennes, y compris à Jérusalem-Est, sont menacées de démolition, d’après l’ONU, alors que l’an dernier, au moins 5 établissements scolaires ont été détruits ou saisis par les autorités israéliennes. S’ajoutent au bilan les salles de classe obligées de fermer, en raison des affrontements. Du 11 au 13 novembre dernier, des écoles de Gaza et du sud d’Israël, par exemple, ont renvoyé les élèves chez eux pendant quelques jours, tandis qu’un jardin d’enfants a même été endommagé…

Révoquer les permis

« Les écoles doivent être respectées en tant que lieux d’apprentissage, de sécurité et de stabilité. La classe doit être un refuge contre les conflits, où les enfants peuvent apprendre et devenir des citoyens actifs », ont déclaré des responsables onusiens, visiblement démunis face à cette « crise ». D’autant plus que Tel-Aviv ne fait rien pour calmer les esprits. Le Conseil de sécurité nationale israélien a décidé, il y a quelques jours, de révoquer les permis autorisant les écoles onusiennes pour les enfants palestiniens, à Jérusalem-Est, à partir de l’année prochaine.

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Résultat : il se pourrait que les établissements chapeautés par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), se voient remplacés par des écoles gérés par la municipalité de Jérusalem. Et placés sous l’égide de ministère israélien de l’Education. Dans le même temps, l’UNRWA a lancé, mardi dernier, un appel aux dons, pour maintenir son budget annuel d’1,9 milliard de dollars. L’an dernier, les Etats-Unis, premiers contributeurs de l’UNRWA, mais également premiers soutiens d’Israël, avaient décidé de stopper net leur aide.

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