La violence régnant en Libye et les retards pris dans le processus législatif sont loin de rassurer les Nations unies.
Alors que la France et Emmanuel Macron avaient obtenu des protagonistes majeurs de l’échiquier politique libyen, réunis en mai dernier à Paris, l’organisation nationale d’élections législatives et présidentielle pour décembre prochain, l’émissaire de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, doute de plus en plus de la faisabilité de l’opération.
Ce dernier s’est en effet fendu samedi d’un communiqué aussi laconique qu’équivoque. « Il y a encore énormément à faire. Il se peut qu’on ne puisse pas respecter la date du 10 décembre », a ainsi confirmé l’émissaire.
Et pour cause, la recrudescence des violences entre milices rivales aux portes de la capitale, Tripoli, n’incite pas à l’optimisme, bien au contraire. Pas moins de 117 personnes ont ainsi perdu la vie depuis fin août.
Focus désormais sur 2019 ?
Mais ce n’est pas tout, puisque Ghassan Salamé dénonce également un retard dans l’adoption de lois électorales, dont l’importantissime texte référendaire portant sur un projet de constitution… Finalement voté la semaine dernière, au lieu du 16 septembre comme le prévoyait l’accord de Paris.
« Si tout va bien, le référendum (sur la constitution) pourrait avoir lieu avant la fin de l’année. Mais l’organisation des élections ne pourraient être (possible) que d’ici trois à quatre mois si les conditions de sécurité le permettent », a-t-il ajouté.
Pour rappel, ce chantier est d’autant plus épineux que la transition politique post-Kadhafi assurée par le chef du gouvernement d’union nationale reconnu par l’ONU, Fayez Seraj, demeure instable. Car le maréchal Khalifa Haftar, soutenu entre autres par l’Egypte, gère parallèlement le pouvoir à l’Est.
Selon les vœux de l’ONU, ces élections marqueront la fin de la période de transition grâce à l’émergence d’une autorité unifiée « issue de la volonté du peuple ».
