Salazar, célèbre entraîneur, exclu des Mondiaux d’athlétisme de Doha

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01.10.2019

L’entraîneur a été suspendu pour 4 ans au terme d’une enquête de l’Agence antidopage américaine longue de plusieurs années.

Le célèbre entraîneur Alberto Salazar, spécialiste de la piste, qui a notamment entraîné le quadruple champion olympique Mo Farah (Royaume-Uni), a été exclu des Mondiaux d’athlétisme qui se tiennent actuellement à Doha (Qatar), après que l’Agence antidopage américaine (USADA) a suspendu ce dernier pour une période de 4 ans. Dans son communiqué, l’USADA précise que M. Salazar ainsi que l’endocrinologue Jeffrey Brown ont été punis pour, entre autres violations, possession et trafic de testostérone, alors qu’ils entraînaient des athlètes du Nike Oregon Project (NOP). Parmi eux, Sifan Hassan, des Pays-Bas, qui a remporté la médaille d’or du 10 000 mètres samedi soir, et Donovan Brazier ainsi que son compatriote américain Clayton Murphy, tous deux alignés pour la finale du 800 mètres mardi soir.

L’interdiction de l’USADA est entrée en vigueur lundi, et l’organe directeur de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF) s’est empresser de retirer son accréditation à Alberto Salazar pour les six derniers jours de compétition à Doha. Ce dernier, dans une déclaration publiée par le NOP, s’est dit « choqué » par le résultat de l’arbitrage et a précisé qu’il ferait appel. Il a ajouté que ses athlètes et lui-même « ont subi un traitement injuste, contraire à l’éthique et très préjudiciable de la part de l’USADA » tout au long de l’enquête, qui a tout de même duré quatre ans. « Le projet Oregon n’a jamais permis et ne permettra jamais le dopage » selon lui.

« Bien-être des athlètes »

Sifan Hassan s’est empressée de déclarée qu’elle était au courant de l’enquête de l’USADA quand elle a rejoint l’équipe de Salazar. Et qu’elle a « toujours eu la conscience tranquille, sachant que l’USADA et l’Agence mondiale antidopage nous suivent de très près »« Je suis soulagé que l’USADA ait, au bout de quatre ans, terminé son enquête sur Alberto Salazar. J’ai quitté Nike Oregon Project en 2017, mais comme je l’ai toujours dit, je ne tolère personne qui enfreint ou ne respecte pas les règles », a quand à lui réagi la star du fond et demi-fond Mo Farah. Lorsqu’il était encore son protégé, la fédération britannique d’athlétisme avait mené sa propre enquête sur l’entraîneur, avant de donner son feu vert au coureur pour continuer à travailler avec lui.

L’USADA, pour rendre son verdict, s’est appuyée sur plus de 2 000 pièces à conviction et près de 5 800 pages de transcription. « Dans certains cas, les athlètes ont trouvé le courage de s’exprimer et ont fini par révéler la vérité, a déclaré Travis Tygart, le patron de l’agence antidopage américaine. Dans le cadre du projet Nike Oregon, M. Salazar et le docteur Brown ont démontré que gagner était plus important que la santé et le bien-être des athlètes qu’ils étaient censés protéger ». Une critique que l’on pourrait également adresser aux organisateur des Mondiaux d’athlétisme de Doha, qui offrent des conditions « dantesques » aux sportifs, aux dire de Yoann Diniz, le marcheur français qui n’a pu dépasser les 16 kilomètres (sur 51) en raison des fortes chaleurs.

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