Yémen : l’ONU tente de relancer le processus politique pour résoudre la crise

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02.06.2021

Le Yémen, en guerre depuis 2014, connait l’une des pires catastrophes humanitaires selon l’ONU.

L’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen a exprimé lundi sa frustration de voir que ses efforts pour parvenir à un cessez-le-feu dans ce pays déchiré par la guerre ont été entravés par les parties belligérantes qui cherchent à gagner du terrain sur le champ de bataille. Martin Griffiths a déclaré que les combats en cours dans plusieurs régions du Yémen, notamment l’attaque menée depuis plusieurs mois par les rebelles Houthis dans la province de Marib, tenue par le gouvernement, ont compromis les perspectives de paix dans le pays.

Le Yémen est plongé dans une guerre civile depuis 2014, après que les Houthis, soutenus par l’Iran, ont envahi une grande partie du Nord et se sont emparés de la capitale, Sanaa, contraignant le gouvernement internationalement reconnu à l’exil. Une coalition dirigée par l’Arabie saoudite est entrée en guerre l’année suivante aux côtés du gouvernement. Le conflit a fait plus de 130 000 morts et engendré la pire crise humanitaire au monde, selon l’ONU.

« Personne ne peut être plus frustré que moi, a déclaré Martin Griffiths. Nous avons passé un an et demi sur des choses qui sont relativement simples à décrire, le cessez-le-feu, l’ouverture de l’aéroport de Sanaa, l’ouverture des ports de Hodeida, le début très retardé des négociations politiques. » Le responsable onusien s’exprimait lors d’une conférence de presse à l’aéroport de Sanaa, un jour après une réunion en visioconférence avec le chef religieux et militaire des Houthis, Abdel-Malek al-Houthi.

« Fragilité persistante »

M. Griffiths s’est également entretenu avec des responsables yéménites et saoudiens, en Arabie saoudite et à Oman, dans le cadre de ses efforts visant à obtenir un cessez-le-feu, à rouvrir l’aéroport de Sanaa, à assurer un flux ininterrompu de carburant et de marchandises dans les ports de Hodeida, et à relancer le processus politique. Il a exhorté les parties à profiter du « soutien régional et international considérable » au plan de paix de l’ONU pour « mener cette négociation, cette longue négociation, à une conclusion heureuse. »

Car la situation humanitaire du Yémen empire. Il y a quelques jours, Laurent Bukera, le directeur du Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM), estimait que « la fragilité persistante du Yémen, aggravée par les facteurs continus d’insécurité alimentaire, rend le pays extrêmement vulnérable à une aggravation de la faim et de la famine ». « L’escalade du conflit, le déclin économique, la hausse des prix mondiaux des produits de base et la Covid-19 ont tous contribué à une augmentation alarmante de la faim aiguë au cours de l’année dernière », a-t-il expliqué.

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