Bahreïn : la justice annule la déchéance de nationalité de 92 citoyens chiites

Ces derniers, condamnés pour terrorisme en raison de liens présumés avec Téhéran, purgeront tout de même leur peine de prison.

Sous pression internationale, Manama a finalement renoncé à déchoir 92 citoyens chiites de leur nationalité bahreïnie. Pour autant, les prévenus devront tout de même rester dans les geôles locales et ne seront pas tous loger à la même enseigne. Et pour cause, si certains n’ont récolté « que trois ans d’emprisonnement », d’autres ne retrouveront plus jamais la liberté.

Dans les faits, ces derniers « font partie d’un groupe de 138 personnes jugées et condamnées en avril dernier (…) pour formation d’un groupe terroriste en lien avec les Gardiens de la Révolution iraniens. Elles ont tenté, selon le procureur du royaume, de former un « Hezbollah » à l’image de la formation chiite libanaise pro-iranienne », relaie RFI.

Pour information, cet Etat de gouvernance sunnite mène depuis 2011 une sévère répression contre les représentants de la majorité chiite qui demandent des réformes et le respect des droits de l’Homme sur le territoire.

Une répression insupportable envers les chiites 

Cette campagne domestique anti-chiite reflète ainsi le lourd conflit opposant les deux communautés ; un rapport de force qui se cristallise d’autant plus dans les relations diplomatiques entre Manama et Téhéran. Bahreïn accuse en effet l’Iran d’attiser les tensions et nie parallèlement toute discrimination envers les chiites sur son territoire.

En janvier 2018, la situation s’est même envenimée entre les deux nations, puisque les autorités bahreïnies ont demandé à leurs ressortissants séjournant en Iran de rentrer immédiatement « au bercail ». Et cela, en raison du climat de violence régnant dans la capitale perse.

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