Le Qatar n’aurait pas dû organiser le Mondial 2022 selon le Danemark

En 2010, le Qatar a remporté le droit d’accueillir le Mondial lors d’un vote controversé, à cause de faits de corruption notamment.

La ministre danoise de la Culture a critiqué le processus de candidature de la FIFA qui a permis au Qatar d’organiser la Coupe du monde 2022, déclarant mercredi qu’il était « une erreur » et soulevait des questions de corruption dans les organisations sportives internationales. Joy Mogensen a déclaré que cela « porte atteinte aux valeurs et à l’intégrité du beau sport qui unit le monde ».

Dans une déclaration à l’issue d’une réunion virtuelle des ministres nordiques de la culture qu’elle a organisée, Madame Mogensen a déclaré que les cinq nations (Danemark, Norvège, Suède, Islande et Finlande) « partagent une vision similaire du problème ». « La proximité et la corruption sont des choses dont nous devons nous débarrasser dans le sport de haut niveau », a-t-elle déclaré, ajoutant que les pays nordiques doivent travailler ensemble « si nous voulons arriver à quelque chose ».

« Progrès importants »

En 2010, le Qatar a remporté le droit d’accueillir la Coupe du monde lors d’un vote controversé de la FIFA qui a déclenché des enquêtes de corruption sur l’ensemble du processus de candidature. La FIFA n’a pas trouvé de preuves justifiant de priver le Qatar des droits d’organisation. L’émirat riche en gaz naturel a dépensé des dizaines de milliards de dollars pour construire des hôtels, un nouveau système de transport et des stades somptueux afin de pouvoir organiser l’un des plus grands événements sportifs.

Doha a également été pointée du doigt à de nombreuses reprises pour le traitement des travailleurs immigrés sur les chantiers de la Coupe du monde, dont plus de 6 500 auraient perdu la vie, selon les chiffres publiés par le Guardian en février dernier, en raison des fortes chaleurs ou des accidents qui se sont succédés depuis 11 ans. Le Qatar, de son côté, continue d’avancer des chiffres dérisoires, puisque selon l’émirat, ils ne seraient « qu’une » quarantaine à être morts sur les chantiers du Mondial 2022.

De l’autre côté, certains observateurs sont d’accord pour dire que la visibilité offerte par l’organisation de la Coupe du monde a permis au Qatar de faire évoluer sa législation en matière de droit des travailleurs immigrés. « Aujourd’hui, des progrès importants ont été accomplis, notamment avec la suppression de l’obligation légale pour les travailleurs d’obtenir la permission de leur employeur de quitter le pays ou de changer d’emploi », précisait par exemple May Romanos, avocate et chercheuse au sein du pôle Proche-Orient chez Amnesty International, en février dernier.

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