Plusieurs fosses communes ont été mises au jour à travers la Libye ces dernières années.
L’Autorité des personnes disparues de Libye a annoncé dimanche la découverte de 42 corps enterrés dans une fosse commune dans la ville côtière centrale de Syrte, un ancien bastion du groupe État islamique évincé.
Dans un communiqué, le porte-parole de l’autorité a déclaré que les 42 corps avaient été exhumés d’une école de la ville à la suite d’un « tuyau » provenant d’une enquête menée avec des combattants de l’État islamique capturés.
Syrte, lieu de naissance de l’ancien dictateur de longue date Mouammar Kadhafi, est tombée sous le contrôle de l’État islamique entre 2015 et 2016, le groupe extrémiste cherchant à profiter du chaos qui a englouti la nation riche en pétrole depuis les retombées de la révolution de 2011.
Le groupe islamiste a finalement été expulsé de la ville en décembre 2016 par les forces combattant pour l’ancien gouvernement d’entente nationale soutenu par l’ONU. Des centaines d’anciens combattants présumés de l’État islamique restent incarcérés dans les prisons libyennes, dont beaucoup attendent leur procès.
Plusieurs fosses communes
Le porte-parole de l’Autorité des personnes disparues, Abdulaziz El Mabrouk, a déclaré que les 42 corps avaient depuis été transférés dans un hôpital voisin et que des échantillons de leur sang, de leurs dents et de leurs os avaient été prélevés pour identifier les victimes disparues. Onze autres cadavres ont été retrouvés près du même site en mai, a-t-il ajouté. Aucune information n’a été fournie sur la cause du décès de l’un des corps.
Plusieurs fosses communes ont été mises au jour à travers la Libye ces dernières années. En décembre 2018, les corps de plus de 30 hommes ont été découverts près de Syrte, et on pense qu’il s’agit des cadavres d’un groupe de chrétiens éthiopiens que les combattants de l’État islamique ont exécutés dans une vidéo que le groupe a publiée des années auparavant. Dans la ville de Tarhuna, dans l’ouest du pays, des centaines de cadavres ont été découverts à travers plusieurs tombes après que les combattants de la milice fidèles au chef militaire libyen, le général Khalifa Haftar, se sont retirés de la zone en juin 2020.
La Libye a été plongée dans la tourmente après qu’un soulèvement soutenu par l’OTAN a renversé et tué Kadhafi en 2011. Pendant des années, le pays a été divisé entre des administrations rivales, chacune soutenue par des milices voyous et des gouvernements étrangers. Ces derniers mois, les affrontements meurtriers entre milices se sont multipliés.
À Tripoli, le Premier ministre Abdul Hamid Dbeibah a refusé de démissionner après l’échec des élections de l’année dernière. Son rival, le Premier ministre Fathy Bashagha, opère depuis la ville de Benghazi, dans l’est du pays, après avoir échoué dans ses efforts pour installer son gouvernement dans la capitale.
Crédits photo : La capitale de la Libye, Tripoli, en décembre 2012 (Wikimedia Commons).