Les Unités de protection du peuple kurde ont annoncé ce dimanche avoir chassé Daech de la province de Deir Ezzor.
Les Unités de protection du peuple kurde (YPG) ont annoncé dans un communiqué avoir chassé les djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI) de l’ensemble de la province de Deir Ezzor, à l’est de la Syrie. Cette région pétrolière, donc stratégique, constituait le dernier bastion d’importance aux mains de Daech (acronyme arabe de l’EI). Elle a été récupérée grâce à l’armée russe aidée par l’armée syrienne, d’un côté, et la coalition occidentale menée par les Etats-Unis en appui aux forces kurdes, de l’autre.
A ce titre, les milices kurdes, de manière étonnante, ont remercié « les forces russes » pour leur « soutien aérien et logistique », alors qu’il n’était censé y avoir jusqu’à présent aucune coordination entre les Kurdes et la Russie – alliée aux forces de Bachar al-Assad. Moins surprenant : les Kurdes ont également remercié Washington et la coalition occidentale pour leur aide.
Autonomie kurde
Désormais, l’armée syrienne et les Forces démocratiques syriennes (FDS), dont font partie les YPG ainsi que certains groupes rebelles arabes et chrétiens, peuvent avancer dans la province de Hassaké (nord-est), où quelques villages sont encore sous influence djihadiste. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), d’ailleurs, la province de Deir Ezzor n’est pas tout à fait débarrassée des djihadistes de l’EI.
Malgré ces succès militaires, la position des Kurdes reste complexe d’un point de vue politique. Après l’abandon du référendum – pourtant victorieux – pour un Kurdistan autonome en Irak, en septembre dernier, la Turquie, farouchement opposée à l’érection d’un Etat kurde, a annoncé qu’elle suspendait toute liaison avec cette région. Et peut intervenir à tout moment, en Syrie, pour briser les velléités d’autonomie des Kurdes syriens.
