Dans le nord-ouest de la Syrie, des enfants particulièrement vulnérables

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04.01.2019

« Des inondations ont balayé la région le 26 décembre, touchant près de 10 000 enfants », alerte l’UNICEF dans une note publiée hier.

D’après le Fonds des Nations unies (ONU) pour l’enfance (UNICEF), les plus jeunes continuent de payer le prix fort, dans le nord-ouest de la Syrie, en raison de l’escalade de la violence. Il y a quelques jours, des combats ont éclaté entre rebelles syriens et djihadistes liés à Al-Qaïda, faisant plusieurs dizaines de morts – 80 selon l’UNICEF, dont un enfant. Un regain de violence qui fait suite à l’annonce par Donald Trump, en décembre dernier, du retrait des troupes américaines du sol syrien. Ce qui a de facto laissé le champ libre à la Turquie, soupçonnée de vouloir réprimer les populations kurdes à la frontière turco-syrienne. Les djihadistes souhaitaient ainsi couper les lignes rebelles, soutenues par l’armée turque, entre l’enclave d’Afrin et Idlib, plus au sud.

Camions humanitaires

De nombreuses familles fuient dès lors leur foyer, à mesure que le conflit s’intensifie, n’ayant aucun autre endroit où aller. A part les camps, déjà surpeuplés, qui accueillent les familles déplacées, explique l’UNICEF dans une note publiée le 3 janvier 2019. « Le nombre d’enfants touchés augmentera si les combats se poursuivent et que l’on s’attend à de plus fortes pluies. Beaucoup d’enfants ont été déplacés, certains à plusieurs reprises », pointe du doigt le Fonds onusien, alors que « des inondations ont balayé la région le 26 décembre, touchant près de 10 000 enfants […] exposés aux rigueur de l’hiver et aux températures glaciales ». Et dont « la vie ne tient qu’à un fil ».

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« Les souffrances des enfants dans le nord-ouest de la Syrie ont triplé en raison de cette récente escalade de la violence, des conditions climatiques difficiles et du manque de refuge sûr, abonde Geert Cappelaere, directeur régional de l’UNICEF au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L’UNICEF appelle toutes les parties qui se battent dans la région et ailleurs en Syrie à protéger les enfants à tout moment et à permettre aux travailleurs humanitaires de venir en aide aux enfants et aux familles dans le besoin en leur apportant des fournitures vitales », a-t-il ajouté. Jeudi 3 janvier, l’UNICEF a par exemple envoyé 13 camions humanitaires dans la zone, remplis de vêtements d’hiver, de bâches en plastique, de combustible pour se chauffer et de quoi s’alimenter, notamment.

Ersatz de salles de classe

Dans une note publiée fin septembre, intitulée Six violations graves à l’encontre des enfants en temps de guerre, l’agence onusienne avait souhaité alerter sur le quotidien des jeunes populations touchées par les conflits partout autour du globe. « Les enfants vivant dans des zones de conflit dans le monde entier continuent de subir des attaques à une échelle effroyable [alors que l’on constate] un mépris croissant pour les règles de la guerre et une violence aveugle », avait pointé du doigt l’UNICEF. Un constat valable pour la Syrie notamment, où les enfants se retrouvent parfois dans des groupes armés, subissent violences sexuelles ou viols, et n’ont parfois pas accès à l’aide humanitaire.

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« En Syrie, par exemple, […] les restrictions imposées aux évacuations sanitaires et le meurtre de personnel médical font que l’accès aux soins de santé vitaux pour de nombreux civils diminue jour après jour », expliquait en septembre dernier l’UNICEF. Aujourd’hui, l’agence indique que « les partenaires humanitaires sur le terrain surveillent les besoins en matière de santé, de nutrition et d’assainissement pour prévenir une épidémie de maladies ». Et se procurent des tentes, notamment, pour construire des ersatz de salles de classe, alors que la guerre, dans le nord-ouest de la Syrie notamment, a fait fuir les enfants loin des écoles.

Crédits photo : UNICEF

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