L’Union européenne, notamment, a mis en lumière les discriminations dont sont victimes les Palestiniens de la part d’Israël.
Les jours se suivent et se ressemblent, le long de la frontière israélo-gazaoui. Surtout le vendredi. Le 1er février dernier, plus de 30 Palestiniens ont été blessés par des tirs de soldats israéliens, selon le ministère gazaoui de la Santé. Alors qu’ils manifestaient, comme toutes les semaines depuis le début de la « Marche du retour », le 30 mars 2018, aux abords du grillage qui sépare la bande de Gaza d’Israël. Ce qu’ils réclament n’a pas beaucoup changé – mais relève de la banalité la plus profonde : le droit de vivre, tout simplement.
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Dans un post récent, Médecins sans frontières (MSF) mettait en lumière le cas de Yousri, blessé par l’armée israélienne en juillet dernier. Qui, malgré une intervention chirurgicale, de marchera plus jamais de la même manière. Même s’il continuera de se rendre, tous les vendredis, « le long de la frontière ». Tout ce qu’il désirait, selon Mahmoud Alnaouq, chroniqueur de la cause palestinienne, était de pouvoir offrir une vie décente à sa famille, voir ses enfants grandir en toute sécurité. Impossible, en l’espèce, en raison du blocus israélien autour de Gaza.
« Régime juridique discriminatoire »
Certes, cette mesure contraignante – imposée par Tel-Aviv et Le Caire – répond à la prise de contrôle du Hamas dans cette enclave, nichée entre Israël et l’Egypte. Avec tous les excès que l’on sait. Mais comment ne pas ressentir un soupçon d’indignation, lorsqu’on prête ne serait-ce que quelques minutes d’attention à la situation ? Comment ne pas voir, dans cette opposition déséquilibrée, la marque du présent, qui intime de manière insidieuse aux « gros » de s’engraisser, et aux « faibles » de s’affaiblir ? L’injustice a-t-elle définitivement élu domicile à cet endroit précis de la carte ?
A Gaza comme en Cisjordanie, en tout cas, nombreux sont ceux qui dénoncent le traitement réservés par Benjamin Nétanyahou à ses « voisins » palestiniens. Le quotidien français Le Monde de se faire ainsi l’écho, il y a quelques jours, d’un rapport confidentiel dressé par l’Union européenne (UE) sur les différences de traitement entre colons et Palestiniens. Ces derniers se voyant régulièrement privés de leurs droits élémentaires de manière injuste. « La Cisjordanie est gouvernée par un régime juridique dual discriminatoire depuis le début de l’occupation israélienne en 1967 », souligne le rapport. Qui braque notamment les projecteurs sur le système de la justice : « Les individus sont jugés dans des tribunaux différents, sous différentes lois, pour le même délit commis au même endroit, en fonction de leur nationalité », lit-on plus loin. Une injustice au carré, en somme.
« Extrémisation »
Mais, comprenons-le, le Premier ministre israélien a des gages à apporter, aussi bien sur les plans interne que géopolitique, à la frange la plus droitière de son parti (Likoud). Et ce depuis quelques années déjà. A moins que cette « extrémisation », qui concerne évidemment les rapports entre Tel-Aviv et Ramallah – et vise, in fine, à empêcher la solution à deux Etats -, ne découle en réalité d’un choix personnel et « éclairé » ? Quoi qu’il en soit, Benjamin Nétanyahou a des législatives – organisées le 9 avril prochain – à remporter. Et il n’y a aucune chance pour qu’il dévie de sa ligne de conduite agressive vis-à-vis des Palestiniens. Car il n’est pas de ces dirigeants politiques qui œuvrent pour la concorde.
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Ce n’est pas qu’il ne maîtrise pas le concept philosophique de justice. Le Premier ministre israélien a seulement choisi d’honorer les volontés nationalistes d’une partie de son peuple – celles que l’on voit fleurir un peu partout sur la planète. Et les siennes sans doute. Mais la justice, Benjamin Nétanyahou connait. Empêtré dans des affaires de corruption, qui pourraient le voir inculpé avant le scrutin du printemps prochain, elle occupe même une partie de son quotidien. Le futur candidat à sa réélection dénonçant d’ailleurs l’ « intervention » du parquet dans le processus électoral. Une injustice selon lui…
