Le Premier ministre jordanien fait les frais de la contestation sociale

Face aux mesures d’austérité imposées par Amman, le peuple jordanien, très remonté, a obtenu la démission du Premier ministre.

Pressé notamment par le Fonds monétaire international (FMI), le gouvernement jordanien a présenté récemment son nouveau projet de loi fiscal. Cet ensemble de mesures – qui comprend notamment un élargissement de l’impôt sur les revenus aux personnes touchant un salaire annuel de 8 000 dinars, mais aussi une augmentation de 5 % de l’impôt pour les particuliers et de 20 à 40 % pour les entreprises – déchaîne les passions.

Les mouvements de contestation sociale se multiplient en effet sur l’ensemble du pays ravagé par le chômage (18 %). Et les résultats sont là puisque le Premier ministre, Hani al-Mulki, en place depuis mai 2016, a présenté lundi 4 juin sa démission au roi Abdallah II. Il s’agit de la deuxième fois en quelques jours que le royaume recule face à la vindicte populaire, car le roi en personne avait déjà décidé vendredi de geler l’augmentation respective de 5,5 % et 19 % des taxes sur le prix du carburant et de l’électricité, également intégrée dans le nouveau plan d’austérité.

« Réformes structurelles »

Parallèlement, il est important de noter que la Jordanie est actuellement en proie à l’arrivée de milliers de migrants en provenance de Syrie, dont l’afflux pèse de facto sur l’économie domestique. Une donnée prise en compte par les autorités, qui ont donc aussi tranché dans le vif dans ce dossier en supprimant l’accès à l’assurance médicale publique pour les réfugiés vivant à l’extérieur des camps.

Pour rappel, « le FMI a approuvé en 2016 une ligne de crédit de 723 millions de dollars sur trois ans pour le royaume, relaie France 24. En contrepartie, Amman s’est engagé à mettre en place des réformes structurelles et à réduire progressivement sa dette publique à 77 % du PIB d’ici 2021, contre 94 % en 2015 ».

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