Abou Dhabi aurait cherché à instrumentaliser le Mondial 2022 pour « régler des comptes ».
Les Émirats arabes unis (EAU) viennent de se rendre coupables de « tentatives de manipulation » de journalistes, selon la Fédération des journalistes africains (FJA), qui reproche à Abou Dhabi d’avoir voulu utiliser ses membres, ainsi que leurs organisations, à des fins géopolitiques, pour contester l’organisation de la Coupe du monde de football 2022 par le Qatar, avec qui ses relations sont tendues, depuis la crise diplomatique ouverte par l’Arabie saoudite en juin 2017.
La FAJ a appelé les EAU à être sanctionnés, lors de la Conférence des journalistes seniors africains, début juin, à Accra au Ghana. Dans un communiqué, la Fédération a déploré « les récentes tentatives d’éléments externes des EAU qui ont délibérément tenté de manipuler les organisations de journalistes en Afrique pour faire campagne contre la Coupe du monde 2022 hébergée par le Qatar ».
La FAJ, ensuite, a exprimé de « sérieuses inquiétudes » concernant les efforts, selon elle, des EAU pour « utiliser l’Afrique et ses institutions comme des ballons de football politiques, afin de régler des comptes dans des différends politiques et d’entraîner les journalistes africains dans des activités dépassant leurs intérêts, leur portée et leur mandat principaux ». La Fédération, ensuite, a tenu à réitérer son soutien aux progrès réalisés par le Qatar sur des sujets tels le droit du travail.
Blocus
Le petit émirat aux ressources gazières importantes, est pointé du doigt, depuis plusieurs années, pour le traitement de ses travailleurs immigrés, dont une enquête publiée en février dernier par le quotidien britannique The Guardian a révélé que plus de 6 500 étaient décédés sur les chantiers de la Coupe du monde 2022.
La FAJ, enfin, a appelé la Confédération africaine de football (CAF) et les équipes nationales à être vigilantes face aux « tentatives de manipulation » des EAU. Exhortant même la CAF et la FIFA, l’instance du football international, à enquêter, voire sanctionner si besoin, les personnes ou institutions derrière cette « ingérence sans précédent dans les événements mondiaux de football ».
En juin 2017, les Émiratis avaient suivi l’Arabie saoudite, qui avait déclenché un blocus économique et diplomatique contre le Qatar, pour des motifs plus ou moins farfelus, comme le soutien, à travers la chaîne privée Al Jazeera, au terrorisme dans la région, ainsi qu’à l’Iran, la bête noire de Riyad, vers qui Doha s’est de fait tournée après sa mise au ban des relations régionales. Celles-ci commençaient tout doucement de repartir, notamment après que la Cour internationale de justice, en juillet dernier, s’est prononcée en faveur du Qatar dans l’affaire.