Les slogans en faveur du port du hijab, tant décriés, fleurissent à nouveau dans les rues de l’émirat pétrolier.
Alors que le Koweït n’impose aucun contrainte vestimentaire à ses concitoyennes – au contraire du voisin saoudien – la propagande étatique en faveur du hijab interpelle la population. Et pour cause, ces publicités jugées « déplacées » ont disparu au mois d’avril, avant de réapparaître récemment dans les grands axes de la capitale.
Cette campagne est en effet le fruit de la politique ministérielle, plus précisément celle des Awqaf et des Affaires Islamiques, indique le site La Dépêche Maroc. Malheureusement, celle-ci ne colle absolument pas avec l’article 30 de la Constitution nationale (promulguée en 1961) qui garantie pourtant ce type de libertés individuelles.
De quoi déchaîner les critiques à l’encontre d’une mouvance de plus en plus conservatrice, alors que la moitié des sièges de l’hémicycle sont « la propriété » de députés liés aux Frères musulmans ou aux salafistes depuis novembre 2016. Cette orientation se ressent ainsi de plus en plus dans les institutions scolaires où plusieurs jeunes femmes ont été exclues provisoirement ces dernières années pour avoir refusé de porter le voile.
Une députée monte au créneau
Pour autant, la riposte prend parallèlement de l’ampleur puisque la députée Safa Al Hashem, 54 ans, ne manque pas de contester une orientation politique qu’elle juge rétrograde. Son interview récente auprès du média Al Arabiya.net en est l’exemple parfait :
« Cette campagne bloque l’avancement de la femme dans la société koweïtienne et contredit les principes de l’Etat civil garantissant leur liberté personnelle à tous les citoyens. Notre combat est celui de la préservation du libre choix des femmes de se vêtir comme bon leur semble, au nom de la fragile unité nationale », martèle-t-elle ainsi sans concession.
Pour information, cette sortie dans la presse a créé un véritable tsunami médiatique auprès des membres du camp islamo-conservateur, dont les propos ont parfois largement dépassé le cadre de la bienséance.
