Covid-19 : face au variant delta, l’Iran impose des restrictions

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04.07.2021

L’Iran a ordonné la fermeture des commerces non essentiels dans 275 villes, dont la capitale, Téhéran.

L’Iran a annoncé dimanche qu’il imposait à nouveau des restrictions concernant le coronavirus dans les grandes villes, la propagation du variant delta, hautement contagieux, faisant craindre une nouvelle flambée dévastatrice dans le pays.

Après plus d’un an de lutte contre la pire épidémie de virus au Moyen-Orient, l’Iran a ordonné la fermeture des commerces non essentiels dans 275 villes, dont la capitale, Téhéran. La fermeture de tous les parcs publics, restaurants, boutiques de desserts, salons de beauté, centres commerciaux et librairies s’applique aux zones « rouge » et « orange » du pays, ou aux municipalités classées comme présentant un risque élevé de Covid-19.

Le gouvernement a déclaré qu’il imposait également une interdiction de voyager entre les villes présentant des taux d’infection élevés. Les nouvelles restrictions imposées par l’Iran visent à ralentir la propagation de la variante delta hautement transmissible détectée pour la première fois en Inde.

Samedi, le président Hassan Rouhani a mis en garde contre une éventuelle « cinquième vague » d’infections dans le pays. Le nombre de nouveaux cas signalés n’a cessé d’augmenter ces dernières semaines, doublant presque entre la mi-juin et le début du mois de juillet. Le pays a signalé un total de 3,2 millions d’infections et 84 627 décès, soit le bilan le plus lourd de la région.

Ce pic survient alors que le déploiement des vaccins en Iran est à la traîne, renseigne l’agence américaine Associated Press (AP), avec moins de 2 % de la population de 84 millions d’habitants entièrement vaccinés, selon la publication scientifique en ligne Our World in Data. L’Iran affirme avoir administré quelque 6,3 millions de doses jusqu’à présent. Ces doses proviennent principalement de l’étranger, notamment de COVAX, une initiative internationale visant à distribuer des vaccins aux pays à revenu faible ou intermédiaire. L’Iran a également importé des vaccins Sinopharm, soutenus par l’État chinois, et le vaccin Sputnik V de la Russie.

Les vaccins étrangers étant toujours en nombre insuffisant, le pays a accéléré ses efforts pour développer ses propres vaccins. Le mois dernier, les autorités ont accordé une autorisation d’utilisation d’urgence au vaccin COVIran Barekat, produit dans le pays, sans publier de données sur sa sécurité ou son efficacité. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, qui avait précédemment mis en garde contre l’importation de vaccins américains et britanniques en raison d’une méfiance profondément ancrée à l’égard de l’Occident, a reçu une dose du vaccin « maison » et a encouragé le public à faire de même.

 

Crédits photo : Une Iranienne reçoit une dose 

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