Le gouvernement irakien vise le patrimoine des proches de l’ex-dictateur mais aussi celui de 4257 dignitaires de son régime déchu.
L’information, officialisée lundi 5 mars par un communiqué étatique, démontre que le président Massoum souhaite faire table rase du fantôme de Saddam Hussein. Cette liste inclut en conséquence « les anciens membres du parti Baas d’Hussein, mais aussi leurs épouses, leurs enfants et petit-enfants ainsi que leurs parents au second degré », relaie Le Figaro.
Concrètement, une telle mesure a aussi vocation à officialiser les confiscations par le nouveau pouvoir des nombreuses propriétés liées à la sphère de l’ancien dirigeant, réalisées lors de la chute du régime, il y a bientôt 15 ans.
Sont notamment visés « Ahmad Saddag, ancien général de brigade tué il y a trois ans alors qu’il combattait Daesh sous l’étiquette de chef de la police d’Al-Anbar, Ali Hassan al-Majid, le cousin de S. Hussein surnommé ‘‘Ali le chimique’’ et exécuté en 2010, ainsi que son demi-frère, Barzan Ibrahim al-Hassan, lui aussi pendu ».
« Cela fait 15 ans que nous sommes l’objet de pressions »
A noter que « son secrétaire particulier, Abed Hamid Mahmoud, et l’ex-vice-président, Taha Yassine Ramadan, tous deux exécutés », sont aussi concernés. Tout comme « Tarek Aziz, compagnon de la première heure de S. Hussein décédé en 2015 et incarcéré après sa reddition en 2003 ».
En retour, le fils de ce dernier, Zyad Tarek Aziz, résidant désormais en Jordanie, n’a pas manqué de stigmatiser un véritable camouflage politique mené par l’autorité irakienne, alors que l’échéance des législatives approche à grands pas (le 12 mai prochain). « Cela fait 15 ans que nous sommes l’objet de pressions, d’éloignement et d’injustice, cela suffit ! Quand cette rancœur du soi-disant gouvernement va-t-elle cesser ? », s’est-il emporté.
Pour rappel, le règne de Saddam Hussein a duré 24 années avant de s’éteindre sous le feu américain le 9 avril 2003.
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Etudiant en master de journalisme, Bertrand Faure se destine à la presse écrite. Passionné de relations internationales, il nourrit un tropisme particulier pour le Maghreb et la région MENA, où il a effectué de nombreux voyages.