Mahamat Babouri, blogueur et opposant politique tchadien, a été libéré par N’Djaména après 16 mois de détention provisoire.
L’attente fut longue, très longue pour M. Babouri, libéré aujourd’hui au Tchad à la demande d’un juge. Et cela, près d’un an et demi après son enlèvement en pleine rue par des agents du gouvernement et une incarcération immédiate. Son délit ou crime, au choix : avoir critiqué ouvertement et à plusieurs reprises la politique du président Idriss Déby sur la Toile.
Cette décision a donc été accueillie avec grande satisfaction par son avocat, car la partie n’était pas gagnée d’avance, loin s’en faut. « Le juge a ordonné la libération d’office de Babouri en vertu du code de procédure en vigueur. Le fond du dossier sera discuté dans deux semaines », s’est-il ainsi félicité.
Avant de révéler à la presse que son client avait beaucoup souffert durant son séjour pénitentiaire : « Il a dû être hospitalisé pendant 10 jours avant cette audience. Ce matin, il ne tenait même pas debout à la barre », a-t-il insisté.
Un traitement inhumain
Selon l’ONG, Amnesty International, qui a officialisé l’information, le militant politique a vécu un véritable enfer rythmé par des privations d’eau et de nourriture mais aussi par des sévices physiques, à l’image de décharges physiques ou de coups infligés par ses geôliers.
Pour rappel, Babouri, issu de la même ethnie qu’Idriss Déby, est actuellement poursuivi pour diffamation. Il s’agit néanmoins d’une requalification de l’infraction puisque ce dernier était accusé initialement « d’atteinte à l’ordre constitutionnel, à l’intégrité territoriale et d’intelligence avec un mouvement insurrectionnel »
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