Nouakchott et Dakar ont trouvé un terrain d’entente pour permettre aux pêcheurs sénégalais d’exercer dans les eaux mauritaniennes.
Les ministres sénégalais et mauritanien de la Pêche, Oumar Guèye et Nani Ould Chrougha, ont officialisé cet accord durant le 31ème sommet de l’Union africaine qui se déroulait ce week-end dans la capitale mauritanienne.
Il était en effet urgent que les deux gouvernements s’entendent sur une problématique au combien épineuse puisque le précédent accord, arrivé à son terme il y a deux ans et demi, n’avait pas été reconduit. Et cela, en raison de la réglementation mauritanienne obligeant les pêcheurs sénégalais depuis 2015 à abandonner leurs prises récupérées dans les eaux territoriales de l’Etat voisin. De plus, Nouakchott avait fini par tourner le dos au quota annuel de pêche de 50 000 tonnes de poissons accordé auparavant au Sénégal.
Face à ce « fossé législatif », les pêcheurs sénégalais réfractaires ont fini par travailler illégalement – non sans heurt – car les garde-côtes mauritaniens ont abattu le 27 janvier dernier un jeune sénégalais du nom de Serigne Fallou. Ce fait divers a ainsi largement participé à ranimer les braises du litige.
Un accord renouvelable chaque année
Pour autant, les deux nations peuvent désormais regarder devant. Le nouvel accord, d’une durée d’un an renouvelable, permet en effet aux pêcheurs sénégalais « de bénéficier de 400 licences pour capturer 50 000 tonnes de poissons pélagiques en haute mer », relaie Jeune Afrique. « Soit les mêmes conditions que précédemment puisque l’accord initial – conclu en 2001 et renouvelé ensuite d’année en année jusqu’en 2016 – a été modifié en 2014 pour faire passer les quotas de 300 licences pour 40 000 tonnes de poissons à 400 licences et 50 000 tonnes de poissons. »
Néanmoins, il est important de noter que Dakar a choisi en retour d’accepter l’obligation de débarquement systématique des produits en Mauritanie.
