Face à la présence massive de migrants sur son territoire, Beyrouth a décidé de serrer une nouvelle fois la vis.
D’après une information du Monde, « les réfugiés syriens et palestiniens, déjà en butte à de multiples discriminations dans leur vie quotidienne, se retrouvent confrontés à un nouvel obstacle. Au nom de la défense des salariés libanais, le ministère du Travail a lancé une vaste campagne de lutte contre l’emploi illégal des étrangers. A la mi-juillet, à l’expiration d’une période d’un mois, censée permettre aux contrevenants de régulariser leur situation, les inspecteurs du ministère ont (en effet) commencé à dresser des procès-verbaux et à poser des scellés. Dans leur collimateur : les commerces détenus par des non-Libanais qui ne sont pas enregistrés et ceux employant de la main-d’œuvre étrangère ne possédant pas de permis de travail. Le secteur informel étant le principal employeur de (ces malheureux), ceux-ci sont les premiers affectés par cette décision ».
Dans les faits, cette mesure vient durcir un vaste panel de mesures gouvernementales destiné à pousser les migrants fuyant les heurts de leur pays à rejoindre leur terre natale. Et cela, alors que la situation économique et sociale libanaise se complexifie de jour en jour.
Des mesures toujours plus nombreuses
A l’automne 2018, l’Etat avait ainsi instauré des amendes pour ceux qui tentaient de passer illégalement la frontière. Mais aussi des procédures d’expulsion pour les individus « récidivistes ». Ces derniers avaient toutefois la possibilité de revenir légalement au Liban s’ils s’acquittaient de « la note ».
Selon les chiffres onusiens, près d’un million de Syriens séjournent par exemple sur le territoire. Face à cette équation, le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés tente donc de tempérer tant bien que mal cet épineux dossier. Le HCR considère en effet que Damas n’est pas en mesure d’assurer leur sécurité. Que ce soit sur la plan physique ou économique.
250 000 retours en 2019 ?
Pour information, les Nations unies estiment à 250 000 le nombre de femmes, hommes et enfants susceptibles de regagner la Syrie en 2019. Néanmoins, le chemin s’annonce encore ardu car 5,6 millions de Syriens vivotent actuellement au sein des Etats limitrophes.
En conséquence, l’organisme onusien multiplie les appels du pied pour les convaincre de rentrer au bercail. Et cela, afin de désengorger les pays d’accueil comme le Liban ou la Jordanie qui souffrent de plus en plus économiquement face à cet afflux massif.
Malheureusement, en raison d’un manque criant de documents confirmant l’identité des migrants ainsi que leurs titres de propriété, et face à la faiblesse des services en matière d’éducation et de santé sur place, le HCR considère qu’une accélération des retours demeure toujours complexe à ce stade.
A suivre…
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