Le ministre de l’Intérieur italien, Matteo Salvini, considère que Paris n’agit que pour ses intérêts en Libye.
Alors que Tripoli est le théâtre de multiples combats depuis huit jours, le vice-président du Conseil italien souhaite prendre une part plus importante dans la médiation liée au dossier libyen… Où la France joue un rôle de chef d’orchestre. Et pour cause, ce pays toujours très instable politiquement est un pion central dans la région méditerranéenne. Notamment concernant la problématique migratoire.
De quoi tenir assurément en haleine l’auditoire de Rome, relaie Le Figaro… Sachant que Paris et Le Caire militent parallèlement pour des élections présidentielle et législatives avant la fin de l’année sur le territoire. Un chantier relativement difficile à mettre en place tant la transition post-Kadhafi assurée par le chef du gouvernement d’union nationale reconnu par l’ONU, Fayez Seraj, demeure instable.
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Dans ces conditions, Matteo Salvini avance doucement mais sûrement ses pions sur l’échiquier libyen. A l’image de son tweet publié lundi dans lequel il affirme que « l’Italie doit rester protagoniste du processus de stabilisation en Méditerranée ». Tout en précisant être prêt « à courir quelques risques (en se rendant à Tripoli) ».
Une querelle intra-européenne qui fait désordre
Le chef de l’extrême droite italienne n’a d’ailleurs pas hésité dans la foulée à s’en prendre à son voisin français dans cette encombrante équation. « Évidemment, il y a quelqu’un derrière les combats actuels. Cela n’arrive pas par hasard. Ma crainte, c’est que quelqu’un, pour des motifs économiques nationaux, mette en péril la stabilité de toute l’Afrique du Nord et par conséquent de l’Europe », fustige-t-il.
Avant de poursuivre sur ce ton accusateur à peine voilé : « Je pense à quelqu’un qui est allé faire la guerre alors qu’il ne devait pas le faire. À quelqu’un qui fixe des dates pour les élections sans prévenir les alliés, l’ONU et les Libyens. »
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Pour information, la ministre de la Défense transalpine, Elisabetta Trenta, n’a pas manqué dans le même temps de frapper l’Elysée. Sans le citer : « Il est indéniable qu’aujourd’hui la Libye se retrouve dans cette situation parce que quelqu’un, en 2011, a privilégié ses intérêts », a-t-elle ainsi argué sur la Toile. Affaire à suivre…
