Paris a accordé 2,7 millions d’euros supplémentaires à N’Djamena en matière de sécurité nationale et régionale.
Selon RFI, « il s’agit de six conventions de coopération bilatérale qui visent à moderniser et former les forces de sécurité tchadiennes durant les trois prochaines années. Une aide directe au Tchad en plus de l’appui que la France apporte déjà à la force conjointe du G5 Sahel, (dont le pays mené d’une main de fer par Idriss Déby) est l’un des principaux membres ».
Cette force conjointe (Tchad, Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso) a en effet pour but de lutter efficacement et durablement contre la menace terroriste particulièrement prégnante dans la région. Et de prendre le relais, à terme, de la force française, Barkhane, déployée notamment dans le nord du Mali où elle combat les groupes djihadistes.
Pour autant, la mise en place durable du dispositif peine à se dessiner tant les problèmes de logistique et de financement sont nombreux actuellement. Pire, les attaques récurrentes contre les positions du G5, notamment au Niger, au Mali et au Burkina Faso, demeurent particulièrement inquiétantes. Sachant que N’Djaména, de son côté, a fort à faire avec la nouvelle montée en puissance de Boko Haram autour du Lac Tchad.
L’axe Paris-N’Djamena bat son plein
Sans surprise, les résultats tardent à se concrétiser. L’ONU était d’ailleurs montée au créneau à l’automne dernier en fustigeant les retards importants constatés dans la mise en oeuvre des dispositions centrales de l’accord de paix signé au Mali en 2015.
Une impatience partagée par Emmanuel Macron qui avait sollicité la Maison Blanche dans la foulée pour que le géant américain fasse marcher ses rouages onusiens. Et cela, afin qu’un appui logistique et financier supérieur vienne accélérer le processus de sécurisation de la zone.
L’intéressé avait également rappelé lors du 31 ème sommet de l’UA, son souhait « d’éradiquer le terrorisme dans toute la région par une coordination sécuritaire entre la force conjointe des pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane et la mission onusienne, Minusma ».
Pour rappel, Paris multiplie les aides à destinations du Tchad avec la signature le 6 novembre dernier de deux conventions en faveur des autorités locales. En l’occurrence, il s’agissait d’un prêt d’une valeur de 40 millions d’euros appelé à solutionner le paiement de la solde nette des fonctionnaires civils tchadiens pour le mois de décembre 2018 (30 millions d’euros environ), ainsi que le versement des pensions et retraites à hauteur du reliquat. Soit 10 millions d’euros correspondant à plus de trois mois de prise en charge.
Quand à la seconde, il a pris la forme d’un don de 10 millions d’euros destiné aux dépenses prioritaires en matière de santé. Ce dernier a couvert notamment la subvention de fonctionnement des principaux hôpitaux du pays (trois dans la capitale et dix en provinces), du Centre national de Transfusion sanguine et des services relatifs à la gratuité de soins, à la lutte contre le Sida et à la vaccination.
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