Liban : Saad Hariri revient sur sa démission

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05.12.2017

Le Premier ministre libanais avait annoncé qu’il démissionnait le 4 novembre dernier depuis Riyad.

Le gouvernement libanais a publié un communiqué de presse, ce mardi, dans lequel il a remercié l’actuel Premier ministre d’avoir changé d’avis. C’est, d’ailleurs, Saad Hariri en personne qui l’a lu. « Le Conseil des ministres a remercié le Premier ministre d’être revenu sur sa démission » était-il écrit. « Toutes les composantes politiques [du gouvernement] décident de se dissocier de tous les conflits, disputes, guerres ou affaires intérieures des pays arabes frères, afin de préserver les relations économiques et politiques du Liban ».

Lors de son retour au Liban, la veille de la Fête de l’indépendance, Saad Hariri n’avait pas confirmé au président libanais, Michel Aoun, sa démission, annoncée le 4 novembre depuis Riyad. Il souhaitait, avant ce faire, s’entretenir avec toutes les forces politiques du gouvernement, auquel prend part notamment le Hezbollah. Le Premier ministre exigeait alors que le mouvement chiite cesse d’intervenir dans les conflits régionaux, comme en Syrie ou au Yémen – de manière présumée -, où il est le bras armé de l’Iran.

« Moment crucial »

Un compromis a donc été trouvé entre les deux forces rivales au Liban. D’un côté, l’axe sunnite et proche de Riyad, mené par Saad Hariri et son parti politique, le Courant du futur. De l’autre, l’axe chiite proche de Téhéran et du président syrien, Bachar al-Assad. Les deux camps devront se tenir éloignés des terrains extérieurs et se concentrer sur la paix et la sécurité au pays du Cèdre, selon le souhait du Premier ministre.

Ce dernier s’entretiendra vendredi à Paris avec de hauts responsables de la communauté internationale, dont le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson. Au menu : comment remettre le Liban en ordre de marche après les tensions provoquées par l’annonce de sa démission, entre l’Arabie saoudite et l’Iran notamment. « Le but est de soutenir un processus politique dans un moment crucial (…) Ce sera un message à la fois aux acteurs libanais et aux pays de la région » a-t-on indiqué au Quai d’Orsay.

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