Irak : les festivités de Noël annulées après les sanglantes manifestations

L’Église catholique chaldéenne d’Irak exige du respect pour les 430 victimes récentes de la répression gouvernementale de Bagdad.

« Nous n’allons pas installer de sapins décorés dans les églises et sur les places (pour Noël). Et il n’y aura pas de célébrations ni de cérémonies festives au patriarcat. Nous allons nous réfugier dans la prière pour les victimes », a confirmé le cardinal, Louis Raphaël Sako, mercredi 4 décembre. Et cela, avec une vive émotion.

Cette prise de position forte de la part du dignitaire chrétien fait directement écho aux violentes manifestations opposant les Irakiens au pouvoir local, dont les liens avec Washington exaspèrent de plus en plus la population. Tout comme des services publics désœuvrés, malgré un potentiel pétrolier important, ou encore une corruption invasive coupable d’avoir divisé le PIB par deux depuis la fin de Saddam Hussein en 2003.

Des affrontements le plus souvent violemment réprimés, car 430 civils ont déjà trouvé la mort depuis le 1er octobre dans un combat social perdu d’avance. Sachant que 200 000 blessés viennent également « agrémenter » ce triste bilan issu de sources médicales et policières, relaie La Voix du Nord.

Les Etats-Unis omniprésents

Parallèlement, la pénurie d’électricité frappant actuellement le pays ne manque pas de creuser inexorablement ce fossé « démocratique ». Les djihadistes en font d’ailleurs leur fonds de commerce puisque les attaques ne faiblissent pas contre les lignes à haute tension.

Alors que Bagdad pourrait atteindre une auto-suffisance énergétique au minimum dans quatre ans, selon les experts, la situation reste malheureusement toujours problématique pour la population, puisque l’Etat peine à résoudre cette équation complexe. La production nationale ne couvre en effet que 60% de la demande domestique.

De plus, les autorités subissent aussi de plein fouet l’embargo américain sur l’Iran, son principal fournisseur énergétique. L’Irak se doit donc de réagir en cherchant « les réponses » sur son sol. Ainsi, si les décideurs locaux ont déjà signé début 2018 un protocole d’accord avec la compagnie US, Orion Gas Processors, pour exploiter le gaz du champ pétrolier de Ben Omar (Sud), les investigations se poursuivent à l’Ouest au sein du désert occidental.

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