De l’ONU à l’UE, nombreux sont ceux qui appellent l’Iran et les Etats-Unis à la retenue, après l’assassinat du général Soleimani.
Samedi, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a souligné lors d’un entretien avec son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, le « besoin de désescalade » après la mort du général iranien Ghassem Soleimani, la veille, dans un tir de drone effectué par les Américains, à Bagdad. L’Espagnol a insisté sur « le besoin de faire preuve de retenue et d’éviter toute nouvelle escalade », selon un message publié sur son compte Twitter, alors que l’Iran et les Etats-Unis rivalisent depuis quelques jours de provocations par déclarations interposées.
Au cours de l’entretien, les deux diplomates ont également discuté de l’importance de préserver l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, « crucial pour la sécurité mondiale », a encore tweeté Josep Borrell. Dimanche soir, l’administration iranienne a annoncé qu’elle procèderait à une accélération de l’enrichissement de son uranium, contrairement à ce qui est inscrit dans l’accord signé en juillet 2015 – dont les Etats-Unis sont sortis en mai 2018. Une mesure sur laquelle elle pourrait néanmoins revenir si Washington desserrait l’étau des sanctions financières.
« Garder la tête froide »
Outre l’Union européenne (UE), l’un des grands artisans de cet accord de Vienne, les Nations unies (ONU) avaient appelé, un peu plus tôt, l’Iran comme les Etats-Unis à la retenue. Au nom de la « désescalade dans le Golfe », pour laquelle a « toujours plaidé » le secrétaire général, Antonio Guterres, « profondément préoccupé par la récente escalade », a indiqué son porte-parole adjoint, Harhan Haq, dans une déclaration à la presse vendredi. « C’est un moment où les dirigeants doivent exercer un maximum de retenue », a-t-il ainsi ajouté.
« Le monde ne peut pas se permettre une nouvelle guerre dans le Golfe », a affirmé le porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU, Farhan Haq, dans une déclaration à la presse.
« Nous exhortons toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue afin d’éviter un autre cycle dévastateur de violence d’instabilité régionale, a pour sa part tweeté l’envoyée de l’ONU en Irak, Jeanine Hennis-Plasschaert, vendredi. Pendant trop longtemps, l’Irak a été le théâtre de différentes compétitions de pouvoir. Les Irakiens méritent la stabilité et la paix. Il faut garder la tête froide », a-t-elle estimé.
Dimanche soir, le parlement irakien a « ordonné » au gouvernement (par intérim) de renvoyer les quelque 5 200 soldats américains chez eux, en réponse à l’assassinat de Ghassem Soleimani, qui se trouvait avec Abou Mahdi al-Mouhandis, un commandant des Brigades du Hezbollah, des milices chiites irakiennes. Une décision que n’a pas goûtée Donald Trump, qui a assuré qu’il se tenait prêt à frapper (économiquement et militairement) l’Irak comme l’Iran. On est encore loin de la « désescalade » ou de la « retenue » appelées.
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