Malgré l’aide financière en provenance de l’UE, Asmara ne respecte toujours pas ses engagements concernant les droits de l’Homme.
Sujette à une immigration irrégulière de plus en plus problématique, l’Union européenne multiplie les solutions pour « fermer les vannes ». C’est ainsi le cas en Erythrée où les « candidats au départ » ne manquent pas.
Dans les faits, l’UE a décidé en février 2019 de financer sur le territoire un important chantier routier afin de motiver les jeunes Érythréens à demeurer plus longtemps au sein de la Mère-Patrie.
Malheureusement, comme souvent, la frontière entre le fantasme et la la réalité du terrain demeure tout aussi éloquente… Puisque Asmara utiliserait en réalité les jeunes recrues du service militaire pour réaliser ces travaux au combien fatiguant, qui plus est, sous un soleil de plomb.
Si cette tâche reste d’ailleurs très mal rémunérée, la situation juridique des conscrits interpelle encore plus. Apparentée à de l’esclavage par la communauté internationale, celle-ci offre en effet des nuits blanches à moult responsables d’ONG à travers le globe.
A quoi joue l’Union européenne ?
Concrètement, le législateur a limité la durée d’enrôlement à 18 mois. Une donnée que conteste avec virulence la Fondation des droits de l’Homme pour les Érythréens (FHRE) qui accuse Bruxelles de soutenir le travail forcé.
Et pour cause, le service national serait en fait « à durée indéterminée« . Une stratégie permettant ainsi à l’Etat de garder « au chaud » ses jeunes loups… et à l’UE d’endiguer l’immigration sur son sol.
Logiquement, un an plus tard, la polémique a pris du poids, et Bruxelles marche sur des œufs dans cet épineux dossier. Selon RFI, un certain embarras règne même au sein des institutions internationales quand il s’agit d’évoquer l’Érythrée.
« On avance très lentement, on n’a rien à montrer. Continuer comme aujourd’hui n’est pas acceptable », précise ainsi l’agence de l’ONU chargée de l’appui aux projets. Quant à la diplomatie européenne, cette dernière demande « du temps » pour « faire passer des messages ».
Au final, plusieurs pistes sont à l’étude poursuit le média. Notamment une mission parlementaire en Érythrée, au minimum. Sachant que les partenaires internationaux doivent également se retrouver à Nairobi, début avril, pour mettre en place des réponses convaincantes, à même de pousser Asmara à changer de braquet.
A suivre…
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