Plus tôt dans la semaine, les Nations unies ont récolté quelque 2 milliards de dollars de promesses de dons pour le Yémen.
Les Nations unies (ONU) ont annoncé qu’elles allaient renforcer leurs inspections des navires acheminant l’aide humanitaire au Yémen. Le but : s’assurer qu’aucun article militaire n’est introduit en contrebande et accélérer la livraison des secours nécessaires. En vertu d’un embargo sur les armes imposé par le Conseil de sécurité de l’ONU, des observateurs du Mécanisme de vérification et d’inspection des Nations unies sont, d’ailleurs, déjà basés dans les ports de Djibouti, Dubaï (Emirats arabes unis), Jeddah (Arabie saoudite) et Salalah (Oman), afin de vérifier les cargaisons destinées au Yémen.
« Nous avons rencontré le directeur de la Mission et son équipe à Riyad, et nous nous sommes mis d’accord sur l’amélioration et le renforcement des capacités » a déclaré l’ambassadeur saoudien au Yémen, Mohamed al-Jabir, mercredi dernier à Genève. Selon lui, le programme onusien renforcé portera le nombre d’inspecteur de 4 à 10 et le nombre d’observateurs de 6 à 16 ; il devrait également améliorer la technologie d’inspection des navires avec l’ajout de scanners. Une information confirmée hier à Reuters par la coordinatrice humanitaire de l’ONU au Yémen, Lise Grande.
« Pire crise au monde »
Et qui témoigne, en tout cas, de la volonté des Nations unies d’accélérer légèrement sur le dossier yéménite, alors que le pays vient d’entamer une quatrième année de conflit. En mars 2015, une coalition de pays arabes, emmenée par l’Arabie saoudite, est intervenue militairement au Yémen, afin d’épauler les forces armées du président Abd Rabbo Mansour Hadi contre les rebelles Houthis. Ceux-là effectuent en retour régulièrement des tirs de missiles en direction du sol saoudien. Comme très récemment, tandis que Riyad a affirmé avoir intercepté une fusée qui se dirigeait vers la ville de Jazan.
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Inextricable s’il en est, le conflit oppose en réalité, indirectement, l’Arabie saoudite et l’Iran, accusé de fournir armes et financements aux rebelles yéménites. Sauf que les affrontements ont fait, pour l’instant, plus de 10 000 morts, 50 000 blessés et 2 millions de déplacés – Riyad étant soupçonnée de viser de manière indistincte population militaire et civile dans ses bombardements. Quant à la situation humanitaire, l’ONU a récemment qualifié le Yémen de « pire crise au monde » ; 22 millions de personnes ont effectivement besoin d’une aide humanitaire et la famine menace près de 8 millions d’habitants.
« Résolution politique »
Au terme d’une conférence organisée à Genève, cette semaine, l’ONU a tout de même pu récolter quelque 2 milliards de dollars de promesses de dons, sur les 3 milliards nécessaires pour résoudre la crise selon l’Organisation. « C’est un succès remarquable pour la solidarité internationale à l’égard du Yémen », s’est ainsi félicité le secrétaire général des Nations unies (ONU), António Guterres, lors d’un point de presse. Le patron de l’aide humanitaire de l’ONU, Mark Lowcock, a de son côté remercié les donateurs et souligné leur « générosité », qui intervient à un « moment critique ».
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L’ensemble des responsables présents dans la ville suisse a également répété son attachement à une « résolution politique » du conflit, en appelant tous les acteurs à faire preuve de bon sens et nouer un dialogue. Assez improbable, pourtant, en l’état de la situation. Si, selon Mohamed al-Jabir, l’Arabie saoudite coopère pleinement « avec la Mission onusienne et d’autres organisations des Nations unies pour faciliter et augmenter le nombre de navires qui arrivent au port de Hodeïdah », Riyad n’avait pas hésité à ériger un blocus autour du Yémen, en novembre dernier, en réponse à un tir de missile houthiste. Ce qui avait aggravé la situation humanitaire dans le pays.
