L’incident avait eu lieu à Karaj, non loin de la capitale iranienne, Téhéran, en juin dernier, sans provoquer de dégât majeur.
L’Iran a accusé Israël, mardi, d’avoir monté une attaque de sabotage contre une installation nucléaire près de Téhéran, le mois dernier, a rapporté l’agence de presse publique du pays, alors que les autorités ont reconnu pour la première fois que l’attaque mystérieuse avait causé des dommages structurels au site.
Les autorités ont annoncé fin juin qu’elles avaient empêché les saboteurs d’attaquer un site situé à Karaj, une ville à environ 40 kilomètres au nord-ouest de la capitale iranienne, Téhéran. Elles n’ont donné aucun détail sur le contenu du bâtiment visé, qui appartient à l’Agence iranienne de l’énergie atomique, ni sur la manière dont il a été visé.
Accord nucléaire
Cette sortie intervient quelques jours seulement après la victoire électorale du chef de la magistrature, Ebrahim Raïssi, partisan d’une ligne dure, et succède à une série d’attaques contre le programme nucléaire iranien, notamment l’assassinat d’un scientifique nucléaire de haut niveau.
En juin dernier, les responsables avaient souligné que l’attaque n’avait fait ni victimes ni dégâts. Mais le porte-parole du gouvernement, Ali Rabiei, a revu ce « récit », mardi, reconnaissant les dommages infligés au plafond du bâtiment, « peu substantiels » selon lui. « Un trou est apparu au plafond de l’un des hangars industriels, et le toit a été enlevé pour être réparé », a simplement déclaré Ali Rabiei.
L’attaque prétendument déjouée le mois dernier est survenue dans un contexte d’activité diplomatique intense, alors que les diplomates à Vienne (Autriche) s’efforcent de ressusciter l’accord nucléaire de 2015, aujourd’hui en lambeaux, qui a mis un frein aux activités d’enrichissement de la République islamique, en échange d’un allègement des sanctions américaines.
« Erreur historique »
En 2018, Donald Trump, alors président des États-Unis, avait décidé de retirer son pays de l’accord. Ce qui avait incité Téhéran à abandonner progressivement les interdits fixés par le texte, déclenchant une série d’incidents au Moyen-Orient. Afin d’exercer une pression sur l’Occident pour obtenir un allègement des sanctions, l’Iran enrichit désormais de l’uranium à 60 %, son niveau le plus élevé jamais atteint, bien qu’il soit encore loin des 90 % de qualité militaire.
Ali Rabiei a accusé mardi Israël de chercher à faire dérailler les négociations nucléaires à Vienne. « Le régime sioniste a mené ces actions pour signaler qu’il peut arrêter l’Iran et pour dire qu’il n’y a pas besoin de parler avec l’Iran, a-t-il déclaré. Mais chaque fois que des sabotages ont eu lieu, notre force a augmenté ». Israël, de son côté, n’a revendiqué la responsabilité d’aucune des attaques présumées contre le programme nucléaire iranien ces derniers mois.
L’État hébreu s’est farouchement opposé à l’accord de 2015, que le Premier ministre de l’époque, Benjamin Nétanyahou, a condamné comme une « erreur historique ». Ces dernières semaines, cependant, le nouveau gouvernement israélien a adopté un ton plus mesuré. Le ministre des Affaires étrangères, Yair Lapid, a déclaré à son homologue américain qu’Israël avait de « sérieuses réserves » sur l’accord en discussion à Vienne, mais que le pays s’engagerait de manière constructive et ferait part de ses objections en privé.
Crédits photo : Le porte-parole du gouvernement iranien, Ali Rabiei, s’exprime lors du point presse hebdomadaire à Téhéran, la capitale de l’Iran, mardi 6 juillet 2021 (AP Photo).