Cette décision, passée quelque peu inaperçue, a été officialisée jeudi 1er août par Riyad.
La politique d’ouverture du prince saoudien, Mohamed ben Salman, à destination des femmes de son pays se poursuit. L’intéressé a en effet décidé d’autoriser les Saoudiennes de plus de 21 ans à quitter le territoire sans l’accord d’un tuteur masculin (mari, père, frère…). A cette fin, ces dernières bénéficieront bientôt de leur propre passeport. Un virage tout à fait notable, donc, dans une société qui se veut de moins en moins archaïque sur la question des droits du « sexe faible ».
Des femmes moins pieds et mains liés
Récemment, le royaume s’est en effet attelé à multiplier les avancées manifestes dans cet épineux dossier. Ainsi, les femmes peuvent se présenter aux élections municipales depuis décembre 2015. Un dispositif qui comporte toutefois un « hic » de taille puisqu’elles doivent toujours être représentées par un homme lors des différents conseils. En décembre 2017, cette fois, le prince a franchi un autre cap en autorisant les Saoudiennes à prendre le volant à partir de juin 2018. Mieux, les femmes peuvent désormais postuler pour des postes de pilotes, co-pilotes et d’hôtesses de l’air. Ou encore s’inscrire dans la vie culturelle locale en faisant du théâtre ou en allant au stade.
Une décision suivie de faits concrets ?
Quoi qu’il en soit, la possibilité pour l’une d’entre elles de quitter le territoire n’en reste pas moins compliquée tant la problématique patriarcale reste encombrante au sein des mœurs locaux. A ce titre, l’application « Absher », littéralement “le prédicateur”, permet en effet au mari, père ou frère(s) d’une Saoudienne de lui « interdire » de franchir les limites étatiques. Et cela, via un système de notifications envoyées par le ministère de l’Intérieur lorsqu’une « tentative d’évasion » est constatée par les autorités à l’aéroport et aux postes-frontières.
Une décision en trompe-l’œil
Concrètement, cette innovation revient à fixer au pied des malheureuses un véritable bracelet électronique. Pour autant, quelques “personnes du sexe faible” arrivent malgré tout à contourner cette surveillance malicieuse. Comment ? En changeant par exemple le numéro de téléphone d’alerte sur le téléphone de leur conjoint ou en activant l’autorisation de voyager.
Parallèlement, une autre solution de fuite existe puisque Absher ne fonctionne pas dans les autres pays. Les périodes de vacances à l’étranger sont donc une aubaine pour les « fugueuses » de recommencer leur vie ailleurs.
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