Un forcené a poignardé mercredi 4 Jordaniens ainsi que 4 touristes qui sillonnaient les ruines romaines de Jerash.
Selon le dernier communiqué du ministère de la Santé jordanien, relayé par Le Figaro, « le bilan de l’attaque est de huit blessés dont quatre Jordaniens et quatre touristes. (A savoir), trois Mexicains et une Suissesse ». Cette dernière est intervenue sur les coups de midi alors que des centaines de visiteurs se trouvaient sur les lieux.
Une menace terroriste qui subsiste
L’assaillant, âgé d’une vingtaine d’années et dont l’identité n’a pas encore filtré, a ensuite été maîtrisé par quatre guides touristiques et trois autres touristes. « On l’a poursuivi jusqu’à pouvoir le plaquer au sol. Nous lui avons pris le couteau (et) il n’a pas dit un mot jusqu’à l’arrivée des policiers », confirme ainsi Zouheir Zreiqat, l’un des héros du jour. Quant aux personnes blessées, elles ont immédiatement rejoint la capitale Amman, afin d’y être soignées.
Il est important de noter que la Jordanie a subi plusieurs autres attentats bouleversants dans un passé récent. Ce fut notamment le cas en décembre 2016, à Karak (120 km au sud d’Amman), où un assaut revendiqué par l’EI avait fait 10 morts et 34 blessés (sept policiers, deux civils jordaniens et une touriste canadienne). L’année 2016, marquée par quatre attaques au total (dont deux de l’EI), avait malheureusement eu une répercussion notable sur la santé du tourisme local.
Après la pluie, le beau temps
Pour autant, la situation sécuritaire jordanienne s’est quelque peu stabilisée un an plus tard. Ce qui a permis à l’économie domestique de retrouver des couleurs. Un postulat confirmé en avril 2018 par Lina Mazhar Annab, la ministre du Tourisme, auprès de Libération.
« Nous avons terminé l’année 2017 avec une croissance de près de 15 % en nombre de visiteurs et de 18 % en termes de recettes et les mêmes progressions (apparaissent) au premier trimestre. En conséquence, le nombre de visiteurs a atteint près de 4,2 millions en 2017 et notre objectif est de porter ce chiffre à 7 millions d’ici 2020. La Jordanie a prouvé qu’elle était un havre de paix dans une zone qui est dans la tourmente. Mais beaucoup d’endroits dans le monde sont dans la tourmente. Nous prouvons que nous sommes plus sûrs que beaucoup de pays européens, plus sûrs que les États-Unis. C’est une affaire de perception. »
Un patrimoine millénaire
Résultat, les visiteurs sont revenus doucement mais surement arpenter le célèbre site archéologique de Petra, à l’image du PDG du groupe français ADP (Aéroports de Paris). La structure hexagonale a en effet pris le contrôle de l’aéroport Queen Alia d’Amman au printemps 2018. Preuve que la Jordanie continue de séduire à l’international. Et elle en a bien besoin puisque le secteur touristique pèse 10 à 12% du PIB national. Un chiffre appelé à doubler d’ici 2022 selon les « vœux » formulés par LM. Annab.
Pour rappel, l’économie jordanienne a largement pâti ces dernières années de vents contraires comme la crise financière internationale, les conflits syrien et irakien, ou encore le Printemps arabe.
A lire aussi : La Jordanie, havre de paix pour les animaux meurtris par la guerre
