Afin de sécuriser les élections municipales, le mois de ramadan et le tourisme, Tunis a prolongé de sept mois l’état d’urgence.
Plus de deux ans après une vague sans précédent d’attentats sur son territoire (Musée du Bardo, Sousse, garde-présidentielle), la Tunisie a décidé une nouvelle fois de serrer la vis concernant l’état d’urgence et la sécurité intérieure. A compter du 12 mars, cette mesure d’exception sera prolongée jusqu’à l’automne prochain, a annoncé le président Essebsi à l’issue d’une réunion du conseil national de sécurité qui s’est tenue hier.
Les enjeux qui se profilent sont en effet trop importants pour être ignorés par le gouvernement, qu’ils soient sociaux, économiques ou politiques. Le mois de mai s’annonce d’ailleurs particulièrement épineux, relaie L’Orient-Le Jour, puisque le géant maghrébin organisera le 6 mai 2018 sa première session électorale d’envergure depuis la révolution, à l’occasion des municipales.
Dans le même temps, les Tunisiens débuteront mi-mai un mois de ramadan, une période souvent choisie par le djihadisme pour frapper une cible en plein coeur.
Plus longue prolongation de l’état d’urgence depuis son instauration
Le mot d’ordre des autorités locales rime donc logiquement avec sécurité, d’autant plus que le tourisme, véritable moteur de l’économie tunisienne, commence à peine à retrouver des couleurs.
L’état d’urgence, qui octroie des pouvoirs d’exception aux forces de l’ordre, s’affirme dès lors comme un chemin préférentiel pour Tunis qui ne cesse de clamer auprès de la population les progrès réalisés dans la guerre contre le terrorisme. Et, cela, depuis 2015.
