Tripoli et Moscou souhaitent réactiver leurs relations économiques en panne sèche depuis la mort de M. Khadafi.
La visite en fin de semaine dernière au Kremlin du ministre des affaires Etrangères du gouvernement d’union nationale libyen, Mohamed Taher Siala, pourrait aboutir sur un réchauffement significatif des relations diplomatiques entre les deux Etats.
Selon La Tribune, la Russie espère en effet « réactiver les contrats économiques passés avec le pays au temps de feu Mouammar Kadhafi » alors que Vladimir Poutine reproche aux gouvernements successifs libyens de ne pas avoir tenu leurs engagements depuis maintenant sept ans. Une voie de compensation pourrait dès lors être ouverte avec la signature de nouveaux accords venant solutionner les contrats définitivement abandonnés.
Concernant les contrats qui seront eux rediscutés, figurent ainsi en bonne place un accord de 2,2 Mds$ signé en 2008 portant « sur la ligne de chemin de fer à grande vitesse qui devait relier Syrte à Benghazi dans l’Est sur 550 km ». Mais aussi un contrat d’armement de 4,4 Mds$ toujours en stand-by en raison de l’embargo sur les armes touchant actuellement la Libye. Enfin, il est important de noter que le géant Gazprom – très présent sur le territoire en matière d’extraction de gaz et de pétrole- attend logiquement un retour sur investissement.
Tripoli veut s’extirper de la tutelle onusienne
De son côté, M. Taher Siala – qui s’est entretenu « avec le vice-ministre russe, représentant spécial du Président pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, Mikhaïl Bogdanov, ainsi qu’avec des responsables de plusieurs autres ministères sur la lutte antiterroriste mais surtout sur la reprise de la coopération » – attend de Moscou qu’il aide Tripoli à retrouver plus de légitimité au sein des Nations unies. Et pour cause, la Libye n’a actuellement pas la main sur la gestion de ses fonds gelés à l’étranger* suite à une décision du Conseil de sécurité en 2011.
Une hérésie pure et simple n’a d’ailleurs pas manqué de marteler l’intéressé auprès des médias russes : « Nous avons perdu plus d’un milliard et demi de dollars dans la gestion de cet argent gelé. C’est un droit qui nous revient. Nous n’allons pas y toucher, nous allons juste mieux le gérer et nous souhaitons l’amendement de cette décision de l’ONU. »
A suivre…
*Ce gel vise les avoirs de Mouammar Kadhafi et de 25 de ses proches.
