Paradis fiscaux : l’UE inscrit la Tunisie sur sa liste noire

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07.12.2017

L’Union européenne (UE) a inscrit la Tunisie sur sa liste noire des paradis fiscaux, ce qui a déclenché une vive polémique dans le pays depuis lors. Le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, a exprimé sa « surprise et son mécontentement » et demande une « révision de cette classification dans les plus brefs délais ».

Pour se défendre, de nombreux responsables politiques et économiques européens ont affirmé que la Tunisie n’a pas été suffisamment réactive dans ce dossier. En effet, contrairement aux autorités marocaines, Tunis n’a rien fait pour tenter de rassurer Bruxelles ; le Maroc, par ses efforts, se retrouve hors de la liste noire des paradis fiscaux.

Une décision dangereuse

Des proches du gouvernement tunisien ont donc souhaité exprimer « le refus officiel de la Tunisie de […] suspendre les avantages fiscaux en faveur des sociétés exportatrices basées sur son sol ». L’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) a mis en avant la « souveraineté fiscale » du pays, mais a dans le même temps encouragé le gouvernement à reprendre les négociations avec Bruxelles.

La Tunisie doit « reprendre le dialogue avec l’Union européenne sur ce sujet et faire tout le nécessaire pour remédier à cette situation ». Pour de nombreux intellectuels tunisiens, la décision de la Commission européenne est dangereuse, notamment dans le cadre du processus de transition démocratique de la Tunisie. Les islamistes pourraient en tirer profit politiquement.

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