Alors que l’inauguration du Barrage de la Renaissance se profile, les tensions s’accentuent entre l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan.
Afin de faire face à la concurrence d’Addis-Abeba qui a entamé la construction d’un gigantesque barrage sur le Nil Bleu, les autorités égyptiennes ont annoncé l’élaboration prochaine d’une station d’épuration sur le fleuve. Le but étant d’anticiper les risques liés à la réduction de son débit, dont le pays tire 80 % de son approvisionnement en eau.
Mais le temps presse pour l’Egypte, puisque l’Ethiopie a déjà achevé plus de 60 % de cette superstructure, révèle La Tribune Afrique. Situé à 40 kilomètres à l’est du Soudan, l’édifice déploie en effet près de 6 000 mégawatts et fait peser un danger économique et sanitaire certain sur son imposant voisin.
Si, historiquement, « un traité soudano-égyptien stipulait un partage exclusif du flux entre les deux pays, les trois Etats ont convenu en 2015 de la mise en place d’une coopération tripartite dans le remplissage et l’exploitation du [site]. » Addis-Abeba est donc désormais partie prenante dans ce dossier, obligeant de facto Le Caire à quelques concessions.
Un dossier loin d’être tranché
« Nous faisons ce que nous avons à faire pour résoudre un problème potentiel. Nous ne pouvons pas accepter un problème d’eau en Egypte. Il faut assurer l’accès à l’eau pour tous », a ainsi estimé son président, Abdel Fattah al-Sissi, lors d’une conférence de presse relative au projet de ladite station. Néanmoins, ce dernier espère encore remporter une bataille diplomatique sur ses deux rivaux et réussir à limiter « les dégâts ».
Et pour cause, poursuit Africa Time. « Le Comité n’est toujours pas parvenu à s’entendre sur les conclusions d’un rapport remis en mai par Artelia et BRL portant sur les impacts sociaux et environnementaux du barrage… »
