Après le Louvre Abou Dabi, la France exporte son savoir-faire culturel et touristique à Riyad, alors que le prince héritier saoudien est en visite à Paris.
D’après une information d’Echo Tourisme, le prince saoudien, Mohamed ben Salman, actuellement en déplacement dans l’Hexagone, devrait signer demain un partenariat d’ampleur avec la France portant sur le développement touristique et culturel de la région d’Al-Ula, un site classé par l’Unesco et riche en vestiges archéologiques. L’accord, d’une durée de dix ans, prévoit entre autres la création d’une agence dédiée sur le modèle de France Museum. Cette dernière, fondée en 2007, avait en effet « assuré une mission d’assistance et d’expertise auprès des Emirats arabes unis dans le but de mettre sur pied le Louvre Abou Dabi ».
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La région d’Al-Ula, d’une superficie de 22 000 kilomètres carrés, est quant à elle connue pour la richesse de son patrimoine fort de sites d’exception, tels que les ancestrales cités nabatéennes d’Hegra (Madain Salih) et de Dadab (Al-Khuraybah). Paris aura donc vocation à faire jouer son savoir-faire en matière d’ingénierie culturelle et touristique afin de valoriser cet espace. Et pour piloter l’agence – financée uniquement par des fonds saoudiens – : l’actuel patron d’Engie, Gérard Mestrallet.
Un projet sans précédent
Selon lui, ce partenariat s’affirme ainsi comme un chantier gargantuesque « en raison des domaines qu’il couvre : archéologie, offre culturelle et artistique mais aussi infrastructures, énergie, transports, formation et tout ce que la France peut offrir en termes de valorisation du patrimoine ». Un musée et un centre de recherche historique et archéologique sont d’ailleurs d’ores et déjà actés et emploieront en leur sein « 150 étudiants et étudiantes à parité formés aux métiers du tourisme et de la culture ». A terme, le site devrait recevoir près de 2 millions de visiteurs d’après Riyad.
Ce projet s’inscrit pleinement dans la « Vision 2030 » de Mohamed ben Salman, un vaste plan de réformes économiques et sociales censé transformer en profondeur l’Arabie saoudite. Le but : déconnecter l’économie du royaume du tout-pétrole et, sur le plan des mœurs, le vendre comme un Etat fréquentable. Ainsi le prince héritier a-t-il autorisé les Saoudiennes – dont la condition est encore précaire – à conduire, l’an dernier, tandis qu’il permettait aux cinémas de rouvrir.
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