Les autorité américaines et somaliennes ont annoncé la mort de Yusuf Jiis, un des membres fondateurs du groupe djihadiste.
L’intéressé a perdu la vie le 2 avril dernier à l’ouest de Mogadiscio, dans une frappe aérienne conduite par l’Africom, le commandement militaire US en Afrique. La structure n’a pas manqué de décrire la cible comme « un chef violent, sans pitié et responsable de nombreux morts ».
Selon RFI, qui s’appuie sur des analyses d’experts liés à ce dossier, « Yusuf Jiis a notamment participé à des attaques contre des agences humanitaires en 2009. Récemment, il travaillait avec la Hisba, la police islamique des shebab… Et était devenu une (« éminence ») du Conseil de la shura, la plus haute instance du groupe terroriste. Celle-ci compterait seulement une dizaine de membres chargés de prendre les décisions importantes, de décider de la politique du mouvement, d’envoyer les ordres aux branches régionales, ou encore de nommer les chefs ».
Une opération de choix donc pour Washington, mais toujours insuffisante pour enrayer cette menace…. Car dans les faits, si le gouvernement central somalien résiste tant bien que mal aux assauts répétés du terrorisme, le soutien dont il bénéficie sur l’échiquier mondial ne suffit pas. Et pour cause, bien que les islamistes (5 à 9000 combattants) disposent d’une marge de manœuvre plus faible depuis 2011 et la perte de la capitale, ils restent malgré tout encore très actifs. Notamment dans de vastes zones rurales, d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides jusque dans la capitale.
La carte américaine
En ce sens, les Nations unies comptent sur les forces américaines pour assurer « le service après-vente », car l’oncle Sam dispose de 5 bases militaires sur le territoire. Concrètement, après presque 30 ans d »’abstinence », Washington a rouvert son ambassade à Mogadiscio au mois de décembre 2018. De quoi voir l’avenir plus sereinement, donc.
D’autant plus que le géant outre-Atlantique envisage parallèlement de réduire sa présence en Afrique pour recentrer ses efforts vers les concurrents stratégiques des Etats-Unis (la Chine et la Russie) aux dépens de l’aide à l’opération antidjihadiste dirigée par la France au Sahel. Et cela, afin de renforcer cette guerre d’usure contre les shebab, indique Le Monde.
Une information corroborée par Roger Cloutier, commandant des forces terrestres américaines en Afrique. « Les shebab sont l’une des menaces les plus sérieuses du continent. Ils aspirent à attaquer notre pays. Le danger qu’ils représentent doit être pris très très au sérieux. C’est pourquoi nous nous focalisons sur eux », a ainsi confirmé l’intéressé au cours d’une conférence téléphonique au Pentagone.
Un pilonnage en règle depuis janvier
Au total, Washington a déjà frappé 20 fois le groupe djihadiste en Somalie depuis le début de l’année, après 64 en 2019 et 43 en 2018, selon les décomptes du centre de réflexion, New America. Concrètement, ce chiffre découle directement d’une réforme de l’administration Trump qui a classé, en mars et septembre 2017, plusieurs régions somaliennes en “zone d’hostilité active”. Un statut facilitant les procédures autorisant ces frappes.
Pourtant, la menace continue de prospérer contre vents et marées, souligne le bureau de l’inspecteur général, un organisme indépendant du Pentagone. Celui-ci soutient en effet que « malgré les frappes continues et l’assistance US aux forces africaines partenaires, les Shebab apparaissent (toujours) comme une menace croissante qui aspire à frapper le sol américain ».
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