Fatigué par les luttes intestines sans fin au Soudan du Sud, Washington a décidé de lâcher Djouba.
La patience des Etats-Unis a atteint ses limites. Après avoir soutenu l’indépendance du Soudan du Sud en 2011, la Maison Blanche a annoncé ne plus pouvoir tolérer les dérives engendrées par la rivalité politique opposant le président Salva Kiir à son ancien vice-président, Riek Machar.
Un conflit aux conséquences lourdes puisque le pays est en proie depuis 2013 à une guerre civile des plus meurtrière. Et ce, malgré le lobbying américain incessant en faveur de pourparlers de paix. Sans surprise, le communiqué US publié mardi 8 mai se veut particulièrement acide, relaie RFI :
« En 2011, les Etats-Unis étaient de fiers et optimistes soutiens du Soudan du Sud, nouvelle nation indépendante. Sept ans plus tard, les chefs de ce pays ont gaspillé ce partenariat, volé la richesse du pays, tué leur propre population, et ont démontré avec insistance leur incapacité et leur manque de volonté de s’engager à résoudre la guerre civile. Les accords de paix de 2017 n’ont jamais été respectés et l’une des pires crises humanitaires se profile, la famine guette plus de sept millions de personnes. Par conséquent, les Etats-Unis ne continueront pas un partenariat avec des responsables qui sont uniquement intéressés par une guerre sans fin faite d’atrocités inter-ethniques»
De ce fait, un florilège de programmes d’assistance envers Djouba risquent d’être clos par Washington… qui semble malgré tout laisser une dernière chance à S. Kiir et R. Machar d’inverser la tendance. Et cela, en appelant une nouvelle fois les deux protagonistes à engager des négociations de paix.
Pour rappel, les Etats-Unis militent depuis plusieurs mois pour que la communauté internationale instaure un embargo sur les armes dans ce territoire sinistré. Sans résultats probants pour le moment puisque Moscou et Pékin s’opposent toujours à cette éventualité.
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