Libye : Emmanuel Macron s’impatiente et appelle à un cessez-le-feu immédiat

Alors que les heurts se poursuivent à Tripoli, Paris tente de garder la main sur un dossier qui lui échappe doucement mais sûrement.

Le président français s’est entretenu mercredi avec Fayez el-Sarraj, le chef du gouvernement d’Union nationale libyen (GNA), reconnu par l’ONU et installé dans la capitale.

Ce dernier – qui poursuit sa tournée sur le Vieux Continent après des escales à Rome et Berlin – cherche à obtenir auprès de la communauté internationale un cessez-le-feu salvateur dans le conflit qui l’oppose au maréchal Haftar, le dépositaire du pouvoir à l’Est.

Pas d’élection… sans un semblant de stabilité sécuritaire

Et pour cause, les combats entre les deux factions armées rivales se multiplient depuis le 4 avril dernier aux portes de Tripoli. Une situation rendant de facto caduque toute velléité électorale (législative ou présidentielle) dans ce territoire désespérément divisé par les luttes intestines. Et cela, au grand dam de l’Elysée en première ligne dans cette équation aux multiples inconnues.

C’est donc sans surprise qu’E. Macron a profité de cet entretien pour réitérer la volonté de la France de favoriser la relance d’un processus politique dans le pays… Tout en désamorçant dans le même temps la polémique mettant en évidence une éventuelle accointance entre Paris et le maréchal Haftar.

« Rappelant qu’il n’existe pas de solution militaire au conflit libyen et pour mettre un terme à l’offensive militaire lancée vers Tripoli, le président de la République a encouragé un cessez-le-feu sans conditions », confirme ainsi le communiqué étatique.

Un cessez-le-feu  au conditionnel

Concrètement, l’Elysée milite pour l’instauration « d’une délimitation de la ligne de cessez-le-feu sous supervision internationale ». En ce sens, « une évaluation du comportement des groupes armés en Libye, y compris ceux qui relèvent directement du GNA », pourrait voir le jour prochainement… A condition que Moscou et Washington ne s’y opposent pas.

De son côté, Fayez al-Sarraj a qualifié la rencontre de « positive » et a confirmé qu’il n’était pas disposé à reprendre les discussions avec son rival, le maréchal Haftar. « J’ai dit au président Macron qu’il faudrait trouver une élite sérieuse, politique. Des universitaires, des intellectuels… qui soient vraiment les représentants du côté Est »

… Un message on ne peut plus clair.

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