La santé du monarque de 86 ans est étroitement surveillée car il détient le pouvoir absolu dans le royaume.
Le monarque octogénaire d’Arabie saoudite a subi une coloscopie dimanche, selon les médias d’État, quelques semaines seulement après avoir fait changer la pile de son stimulateur cardiaque. L’agence de presse officielle saoudienne a d’abord indiqué que le roi Salman, âgé de 86 ans, avait été admis à l’hôpital spécialisé King Faisal de la ville portuaire saoudienne de Jeddah pour y subir des examens médicaux, sans donner plus de détails.
Plus tard dans la journée, les médias d’État ont annoncé qu’il avait subi une coloscopie et que rien d’anormal n’avait été trouvé. Les médecins ont demandé au roi Salman de rester à l’hôpital pendant « un certain temps » pour se reposer, sans préciser la durée de son séjour. La santé du monarque est étroitement surveillée car il détient le pouvoir absolu dans le royaume.
Plus tôt cette année, les médias d’État saoudiens ont rapporté que le roi Salman avait été hospitalisé à Riyad pour faire remplacer la pile de son stimulateur cardiaque. En 2020, il a été opéré pour retirer sa vésicule biliaire après un séjour à l’hôpital qui a relancé les spéculations sur son état de santé.
Le roi Salman est monté sur le trône en 2015 et a désigné son fils de 36 ans, le prince héritier Mohammed ben Salman (dit « MBS »), comme son successeur. En lui donnant également le pouvoir de diriger les affaires courantes. Depuis son accession au pouvoir, le jeune prince a bouleversé le royaume avec des réformes sociales historiques (sur le droit des femmes notamment), mis sur la touche les rivaux royaux et réprimé les opposants, suscitant la controverse.
Appelé à régner lorsque son père décèdera, MBS avait orchestré l’assassinat du journaliste saoudien dissident, Jamal Khashoggi, en octobre 2018, au sein du consulat d’Istanbul, en Turquie. Réputé va-t-en-guerre, dépeint comme impulsif, le prince héritier est également intervenu au Yémen voisin, en mars 2015, pour tenter de déloger les rebelles Houthis (chiites, soutenus par l’Iran, la bête noire des Saoudiens) du pouvoir, plongeant le pays dans « la pire crise humanitaire du monde » selon l’ONU.
Crédits photo : Le roi Salman, à droite, lors de la visite du président de la République sud-africaine, Jacob Zuma (gauche), en Arabie saoudite, en 2016 (Flickr).