Il s’agit du deuxième déplacement de M. Bennett à Abou Dhabi depuis qu’Israël et les Émirats ont normalisé leurs relations en 2020.
Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a effectué une visite surprise aux Émirats arabes unis (EAU), jeudi, alors que les efforts visant à sauver un accord sur le programme nucléaire iranien sont bloqués.
Il s’agit du deuxième déplacement public de M. Bennett à Abou Dhabi depuis qu’Israël et les Émirats arabes unis ont accepté de normaliser leurs relations en 2020 après des années de coopération discrète, principalement en raison de leurs préoccupations communes concernant les capacités nucléaires de l’Iran.
Installation de centrifugeuses
Le dirigeant israélien a rencontré le président des EAU, Mohammed ben Zayed, avec qui il a discuté de « l’avancement de l’architecture régionale » et d’autres affaires régionales non divulguées, selon le bureau de M. Bennett. L’Iran était probablement en tête de l’ordre du jour, avance l’agence américaine Associated Press (AP).
Dans une déclaration vidéo avant son départ, M. Bennett a félicité les pays qui, lors d’une réunion de l’Agence internationale de l’énergie atomique à Vienne mercredi, ont voté pour censurer l’Iran en raison de son manque de transparence concernant ses activités nucléaires sur trois sites non déclarés dans le pays.
« Nous voyons ici une position ferme des pays du monde concernant la distinction entre le bien et le mal, car ils affirment clairement que l’Iran dissimule des choses. Nous ne lâcherons rien sur cette question », a-t-il déclaré.
L’AIEA a déclaré jeudi que l’Iran prévoit d’accélérer son enrichissement d’uranium, avec l’installation de centrifugeuses avancées. L’enrichissement avancé de l’uranium étant un élément clé de la fabrication d’une bombe nucléaire. Israël considère l’Iran comme son plus grand ennemi et s’est fortement opposé à l’accord de 2015 entre l’Iran et les puissances mondiales, qui assouplissait les sanctions économiques en échange de restrictions sur les activités nucléaires de l’Iran.
Israël dit vouloir un accord amélioré qui impose des restrictions plus strictes sur le programme nucléaire iranien et aborde le programme de missiles à longue portée de l’Iran et son soutien à des mandataires hostiles le long des frontières d’Israël. L’État hébreu affirme également que les négociations doivent être accompagnées d’une menace militaire « crédible » pour que l’Iran ne tarde pas indéfiniment.
Levier contre Israël
En 2018, le président américain de l’époque, Donald Trump, a retiré unilatéralement son pays de l’accord, ce qui a fait monter les tensions dans le Moyen-Orient élargi et a déclenché une série d’attaques et d’incidents. Ce retrait a provoqué l’effritement rapide de l’accord. Et les pourparlers à Vienne sur l’accord nucléaire en lambeaux sont au point mort depuis le mois avril.
Depuis l’effondrement de l’accord, l’Iran fait tourner des centrifugeuses de pointe et dispose d’un stock d’uranium enrichi qui augmente rapidement. Les dirigeants israéliens ont affirmé que l’Iran n’était qu’à quelques semaines d’accumuler suffisamment d’uranium enrichi pour produire une arme nucléaire, bien que d’autres composants d’une bombe soient considérés comme étant à des mois ou des années de distance.
L’Iran insiste sur le fait que son programme est destiné à des fins pacifiques, bien que les experts de l’ONU et les agences de renseignement occidentales affirment que l’Iran avait un programme nucléaire militaire organisé jusqu’en 2003.
Israël et les EAU ont accepté de dégager leurs liens dans le cadre des accords négociés par les États-Unis, connus sous le nom d’ « Accords d’Abraham », qui ont donné lieu à des accords similaires avec le Bahreïn, le Maroc et le Soudan. Depuis lors, Tel-Aviv et Abou Dhabi ont renforcé leurs liens dans les domaines du tourisme et du commerce, au grand dam des Palestiniens qui ont longtemps compté sur le soutien des pays arabes pour servir de levier contre Israël.
Crédits photo : Naftali Bennett, alors ministre de l’Éducation et des Affaires de la diaspora, s’exprime lors du Forum Saban 2015 (Brookings Institution).