Soudan du Sud : le plus jeune pays du monde souffle ses 7 bougies

Depuis 2013, la guerre civile sud-soudanaise a fait plusieurs dizaines de milliers de morts.

Et si, pour son septième anniversaire, le Soudan du Sud commençait à tourner la page de la guerre civile ? Hier, une nouvelle séance de négociations a débuté à Khartoum, la capitale du Soudan, entre les équipes du président sud-soudanais, Salva Kiir, et celles de son ancien vice-président et chef rebelle, Riek Machar, afin d’amorcer une désescalade dans le pays, frappé par la guerre civile depuis 2013. Vendredi dernier, déjà, les deux parties s’étaient mises d’accord sur le retrait de leurs forces des « zones urbaines », et le lendemain, à Kampala, la capitale ougandaise, un accord de partage du pouvoir a été esquissé.

Accord de gouvernement

Selon ce dernier, il y aurait quatre vice-présidents pour diriger le Soudan du Sud ; Riek Machar retrouvera ainsi son poste de vice-président, et une place serait réservée à une femme issue de l’opposition. L’accord a été accepté par le gouvernement de Salva Kiir, d’après l’AFP, tandis que les équipes de Riek Machar étaient hier encore en train de l’ « étudier » avant de pouvoir se positionner définitivement. Le texte, en tout cas, intervient alors que les Nations unies (ONU) avaient donné aux parties au conflit jusqu’à fin juin pour parvenir à « un accord politique viable » sous peine de sanctions.

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Ce qui n’était pas chose aisée. Le 30 juin dernier, le groupe rebelle de l’ex-président sud-soudanais avait accusé l’armée gouvernementale d’avoir violé le cessez-le-feu « permanent », pourtant entré en vigueur quelques heures plus tôt, après un round de négociations. La guerre civile étant émaillée de nombreuses violations de cessez-le-feu, comme le 24 décembre 2017, après qu’un accord avait été paraphé à Addis-Abeba sous l’égide de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD). D’où la crainte de l’ONU de voir ce scénario se répéter, le nouvel accord de gouvernement apparaissant assez friable.

Source d’espoir

Jusqu’en 2013, au moment où l’opposition entre les deux hommes forts du Soudan du Sud – mais également entre leurs communautés et leurs partis politiques – a commencé, Salva Kiir (ethnie Dinka) occupait déjà le poste de président et Riek Machar (ethnie Nuer) celui de vice-président. « Il y a deux ans, quand il y avait eu un premier accord de paix, on était revenu à ce statu quo antérieur et puis là, de nouveau, on tente d’y revenir. Cela ne résoudra évidemment pas le problème de fond, d’autant plus que depuis 2013, beaucoup de gens sont morts » alerte Jérôme Tubiana, chercheur français spécialiste du Soudan, joint par RFI.

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En 5 ans, le conflit sud-soudanais a effectivement causé la mort de plusieurs dizaines de personnes et provoqué le déplacement de 4 millions de ressortissants – sur une population de 12 millions. Hier, l’UNICEF a pointé du doigt le sort catastrophique réservé aux enfants dans le pays, certains venant grossir les rangs des factions armées, la plupart n’allant plus à l’école, et beaucoup souffrant de la faim – entre autres. Malgré tous ces signaux alarmistes, le récent rapprochement entre les deux leaders nationaux constitue une source d’espoir ; Salva Kiir et Riek Machar, avant de se rencontrer le 20 juin dernier à Addis Abeba, ne s’étaient plus croisés depuis juillet 2016.

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