Ces dernières années, Ankara s’est opposée au Caire et à Abou Dabi, notamment, sur des dossiers comme la Libye.
La Turquie a poursuivi, mardi, son entreprise de rapprochement vis-à-vis de ses « rivaux » régionaux que sont l’Égypte et les Émirats arabes unis (EAU). Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a déclaré que son pays prenait des « mesures positives » pour améliorer les relations, alors que des responsables turcs et égyptiens tenaient une deuxième série de discussions à Ankara.
« Nos amis au ministère rencontrent [les responsables égyptiens], a-t-il déclaré dans une interview accordée à la chaîne de télévision NTV. Si nous parvenons à un accord sur ce point à l’issue des réunions, nous prendrons les mesures mutuelles nécessaires pour nommer un ambassadeur. » Le Caire et Ankara n’accueillent effectivement aucun ambassadeur, respectivement, depuis 2013, après que les relations se sont dégradées à la suite de l’éviction du président égyptien, Mohamed Morsi, par le chef militaire Abdel Fattah al-Sissi, au pouvoir aujourd’hui.
La Turquie a été à couteaux tirés avec l’Égypte, les EAU et l’Arabie saoudite sur un certain nombre de questions, dont la plus récente est le conflit en Libye, où Ankara a soutenu l’administration reconnue par les Nations unies (ONU) à Tripoli, tandis que ses rivaux arabes ont soutenu une faction opposée. Mais « il n’y a pas d’amitié ou d’inimitié durable dans les relations internationales », a déclaré M. Cavusoglu. Dont acte.
Le ministre turc a ainsi évoqué la possibilité de conclure un accord maritime avec l’Égypte en Méditerranée orientale, similaire à celui conclu avec le gouvernement de Tripoli fin 2019. Cet accord, pour rappel, avait entraîné un regain de tensions entre la Turquie et ses voisins, la Grèce et Chypre, au sujet de l’exploration énergétique dans la région. A ce titre, M. Cavusoglu a proposé un sommet des nations de la Méditerranée orientale pour concilier les différends.
En ce qui concerne les relations avec les EAU, le diplomate turc a déclaré qu’il y avait « des étapes positives dans le processus de normalisation » des relations entre les deux pays. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est d’ailleurs entretenu par téléphone la semaine dernière avec le dirigeant des EAU, le cheikh Mohammed ben Zayed.