Le Koweït accueillera du 12 au 14 février une conférence internationale destinée à dessiner les contours du nouvel Irak.
Cette réunion aux lourds enjeux sera chapeautée par la Banque mondiale et le secteur privé. L’information a été officialisée lundi 8 janvier par le vice-ministre koweïtien des Affaires étrangères, Khaled al-Jarallah. Ce dernier n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler que son pays se devait de tendre la main à son voisin irakien, qui a tenté d’envahir le Koweït en 1990.
« Malgré les blessures du passé, nous avons un devoir moral, humanitaire et arabe de soutenir l’Irak. Car, la stabilité de l’Irak, c’est la stabilité du Koweït et de la région », a-t-il martelé. Avant de souligner que le développement de l’Etat irakien était primordial.
Concrètement, la Banque mondiale s’est engagée à apporter les garanties idoines pour accompagner le projet. Néanmoins, le rôle du secteur privé et de la société civile reste encore à définir, aussi bien dans leur action qu’au niveau des acteurs majeurs qui appuieront la reprise économique locale. Ce dernier aspect cristallisera les débats lors du deuxième jour de la conférence.
Un marché dantesque
Quoi qu’il en soit, l’ardoise risque d’être particulièrement salée pour parachever la reconstruction irakienne, puisqu’une étude de terrain menée conjointement par Bagdad et la Banque mondiale estime son coût à « au moins 100 milliards de dollars ».
Et pour cause, poursuit Mehdi al-Alaq, Secrétaire général du Conseil des ministres irakien, « Daech s’est rendu responsable du déplacement de plus de 5 millions de personnes. Si nous sommes parvenus à en ramener la moitié dans leurs régions, nous avons toutefois besoin d’un soutien international pour ramener le reste des déplacés, sécuriser les opérations humaines et stabiliser les zones libérées. »
L’intéressé a nettement insisté sur les dossiers qui devront être conduits prioritairement. « Le secteur du logement est celui qui a le plus souffert, suivi par le pétrole et l’électricité, les transports, les communications, l’industrie et les services de base comme l’eau et l’assainissement. »
