Six musulmans chiites soupçonnés de terrorisme ont été condamnés à mort par la justice bahreïnite le mois dernier. Explications.
La décision a été entérinée fin décembre par un tribunal militaire. Les individus concernés par la sentence (dont un soldat) se seraient rendus coupables « d’avoir participé à une tentative d’assassinat du commandant en chef de l’armée du Bahreïn ainsi qu’à d’autres complots terroristes », relaie l’agence officielle BNA.
Bien que ces derniers ont encore la possibilité de faire appel, il est peu probable que ce recours soit suivi des effets escomptés par les requérants. Et pour cause, souligne Voaafrique, l’ex-Etat pétrolier à majorité sunnite « mène depuis 2011 une sévère répression contre les représentants de la majorité chiite qui demandent des réformes et le respect des droits de l’Homme (dans le pays). »
Un axe Manama-Téhéran chaotique
Cette campagne domestique anti-chiite n’est autre que le reflet à peine voilé du lourd conflit opposant les deux communautés ; un rapport de force qui se cristallise d’autant plus dans les relations diplomatiques entre Manama et Téhéran. Bahreïn accuse en effet l’Iran d’attiser les tensions et nie parallèlement toute discrimination envers les chiites sur son territoire.
Début janvier, la situation s’est même envenimée entre les deux pays, puisque les autorités bahreïniennes ont demandé à leurs ressortissants séjournant en Iran de rentrer immédiatement sur leurs terres. Et cela en raison du climat de violence régnant dans la capitale perse.
Pour rappel, la justice locale avait déjà exécuté trois personnes de confession chiite en janvier 2017 accusées d’avoir perpétré un attentat ayant coûté la vie à trois policiers en 2014.
