Tunisie : le gouvernement de Habib Jemli ne convainc pas

Habib Jemli, membre d’Ennahdha, n’a pas obtenu la confiance de l’Assemblée pour la formation de son gouvernement.

La formation gouvernementale proposée par  le Chef du gouvernement désigné Habib Jemli n’a pas obtenu la confiance des députés sous la coupole du Bardo. Le gouvernement a récolté 72 voix sur 109 requises. 134 députés ont voté contre alors que trois autres se sont abstenus.

La balle dans le camp du président 

C’est désormais le président de la République Kaïs Saïed qui devra se charger de désigner un chef de gouvernement conformément à la constitution.

En effet la loi stipule que si le délai indiqué expire sans parvenir à la formation d’un gouvernement, ou si la confiance de l’ARP n’est pas accordée, le cas échéant, le Président de la République engage des consultations dans un délai de dix jours avec les partis politiques, les coalitions et les groupes parlementaires, en vue de charger la personnalité jugée la plus apte, qui s’attellera à former un gouvernement dans un délai maximum d’un mois.

Lire aussi : Tunisie : Ghannouchi, dirigeant d’Ennahdha, a été élu président du Parlement

Si, dans les quatre mois suivant la première désignation, les membres de l’Assemblée des représentants du peuple n’ont pas accordé la confiance au gouvernement, le Président de la République peut décider la dissolution de l’ARP et l’organisation de nouvelles élections législatives dans un délai d’au moins quarante-cinq jours et ne dépassant pas quatre-vingt-dix jours.

Indépendance et compétence 

Le mouvement Ennahdha avait confirmé la veille son soutien à l’équipe proposée par Habib Jemli. Les autres partis avaient, de leur côté, exprimé un refus quasi pour la formation du gouvernement.

Les dits partis à l’instar de Tahya Tounes, Qalb Tounes, Attayar,Achaâb avaient émis des réserves quand à l’indépendance et la compétence des noms proposés, pourtant principaux critères fixés par le chef du gouvernement désigné.

Réunis jeudi soir, le Conseil national du parti Qalb Tounes (38 sièges) a déclaré ne pas voter la confiance. De même que le bloc de la réforme nationale (15 députés) qui, dans un bref message sur son compte facebook, a affirmé sa décision unanime de ne pas accorder sa confiance à l’équipe proposée par Jemli.
Auparavant, le bloc démocratique qui regroupe des députés du Courant démocrate et d’Achaâb ainsi que des indépendants (41 élus), a annoncé qu’il ne votera pas la confiance au gouvernement proposé.

Un autre nombre de députés ont fait part de leurs craintes quant à l’impact du dossier libyen et aux éventuelles répercussions des développements sur le terrain dans ce pays, sur la sécurité et l’économie de la Tunisie, considérant que le gouvernement proposé par Habib Jemli n’a pas une couverture politique suffisante pour se prémunir contre toute retombée de la crise en Libye sur la Tunisie.

Lire aussi : Tunisie : avec Kaïs Saïed, la percée électorale des populistes

Partages