L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Koweit viennent en aide à la Jordanie

Miné par une crise économique et sociale préoccupante, Amman a reçu un coup de pouce bienvenu de ses voisins.

Le trio du golfe Persique redoute en effet que le mouvement de contestation sociale qui anime actuellement la Jordanie vienne rallumer les braises du « printemps arabe ». Il a donc officialisé lundi 11 juin une aide de 2,5 milliards de dollars au gouvernement jordanien afin qu’il puisse surmonter cette crise – du moins à court terme.

Dans des propos relayés par Le Point, Oraib al-Rintawi, directeur du centre al-Qods pour les relations stratégiques dans le pays, confirme d’ailleurs que cette aide est intéressée, puisque « la stabilité de la Jordanie est fondamentale pour la sécurité de la région, du Golfe et de l’Arabie saoudite qui a peur d’un effet domino entre monarchies. Mais également d’un renversement d’alliances après des rapprochements récents entre Amman et Doha ». Cette dernière étant boycottée depuis un an par Riyad.

Démission du Premier ministre

Pour rappel, le vent de révolte, en Jordanie, découle des récentes mesures d’austérité imposées par Amman sur le plan fiscal. Un projet qui comprenait notamment un élargissement de l’impôt sur les revenus aux personnes touchant un salaire annuel de 8 000 dinars, mais aussi une augmentation de 5 % de l’impôt pour les particuliers et de 20 à 40 % pour les entreprises.

Sans surprise, la nouvelle a été accueillie avec virulence par la population, qui n’a pas hésité à sortir dans les rues crier son incompréhension et obtenir, par la même occasion, la démission du Premier ministre, Hani al-Mulki, ainsi que le gel de l’augmentation respective de 5,5 % et 19 % des taxes sur le prix du carburant et de l’électricité. Le nouveau chef de gouvernement, Omar Al-Razzaz, ayant quant à lui décidé d’abandonner les réformes dénoncées.

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