Washington continue sa diplomatie de l’équilibriste dans le golfe Persique en travaillant main dans la main avec Doha et Riyad.
Si le Qatar fait les frais depuis plus d’un an de l’embargo du voisin saoudien (et du trio Emirats arabes unis, Bahreïn et Egypte), cela n’empêche pourtant pas l’émirat de continuer à commercer avec l’oncle Sam, lui-même allié du régime de Mohamed ben Salman.
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Et cela, pour la simple et bonne raison que les Américains disposent au Qatar de leur plus importante base au Moyen-Orient. Il est donc inconcevable pour la Maison-Blanche de choisir son camp dans cette querelle régionale*.
Une constante qui s’est d’ailleurs vérifiée mardi lors de la visite dans la capitale US de l’émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani. L’occasion pour les deux nations de « renforcer leur coopération stratégique de haut niveau, notamment en matière économique », confirme ainsi un communiqué conjoint.
Concrètement, les échanges entre l’émir et Donald Trump ont débouché sur la signature d’une série de gros contrats dans les secteurs du pétrole, de l’aéronautique et de l’armement.
Importants contrats
Le Qatar s’est en conséquence engagé « à acquérir des systèmes de missiles sol-air NASAMS et Patriot, fabriqués par Raytheon. (Sachant que) Qatar Petroleum, la compagnie pétrolière nationale, a annoncé mercredi avoir signé un contrat de huit milliards de dollars avec Chevron Philips Chemical pour construire une usine pétrochimique dans le sud des Etats-Unis », relaie La Croix.
« Cette unité, opérationnelle en 2024, (doit en effet devenir à terme) le plus important craqueur d’éthane au monde, avec une capacité de deux millions de tonnes d’éthylène par an. Enfin, Qatar Airways a signé un accord d’achat de cinq appareils Boeing 777 (version cargo), ainsi qu’une commande auprès du constructeur d’avions privés, Gulfstream Aerospace », poursuit le média.
*Riyad reproche à Doha ses positions diplomatiques ambiguës avec l’Iran ainsi que ses liens présumés avec le financement du terrorisme au Moyen-Orient.
