Le Premier ministre israélien appelle à des relations avec l’Arabie saoudite avant la visite de Biden

Les liens d’Israël avec les États arabes se sont développés depuis la normalisation des relations avec quatre États arabes en 2020.

Le Premier ministre israélien, Yair Lapid, a exprimé dimanche l’espoir que son pays établisse des relations diplomatiques officielles avec l’Arabie saoudite, quelques jours avant la visite du président américain, Joe Biden, dans les deux pays, dans le cadre d’un voyage régional.

Israël et l’Arabie saoudite n’ont pas de relations diplomatiques officielles, mais ont partagé des liens de sécurité clandestins en raison de leur inimitié mutuelle à l’égard de leur grand rival régional, l’Iran. On pense généralement que le royaume fait partie d’une poignée d’États arabes qui envisagent d’ouvrir des liens avec Israël.

« Israël tend la main à tous les pays de la région et les invite à nouer des liens avec nous, à établir des relations avec nous et à changer l’histoire pour nos enfants », a déclaré le Premier ministre israélien lors d’une réunion hebdomadaire du Cabinet. Il a ajouté que M. Biden portera « un message de paix et d’espoir de notre part » lorsqu’il s’embarquera pour l’Arabie saoudite.

Les liens d’Israël avec les États arabes se sont développés depuis la normalisation des relations avec quatre États arabes en 2020, dans le cadre des accords d’Abraham négociés par les États-Unis. La coopération en matière de défense s’est resserrée depuis que le Pentagone a transféré la coordination avec Israël du Commandement européen des États-Unis au Commandement central, ou CENTCOM, l’année dernière.

Ce changement a mis l’armée israélienne dans le même sac que celle d’anciens États ennemis, dont l’Arabie saoudite et d’autres pays arabes qui n’ont pas encore reconnu Israël. M. Biden doit arriver en Israël mercredi pour un voyage de trois jours qui comprendra également des rencontres avec des responsables palestiniens en Cisjordanie occupée. De là, il s’envolera directement pour l’Arabie saoudite.

Changement d’attitude

Dans un article d’opinion publié dimanche dans le Washington Post, M. Biden a déclaré qu’il avait pour objectif de rapprocher les deux pays :

« Je serai le premier président à prendre l’avion d’Israël à Jeddah, en Arabie saoudite, a-t-il écrit. Ce voyage sera également un petit symbole des relations naissantes et des étapes vers la normalisation entre Israël et le monde arabe, que mon administration s’efforce d’approfondir et d’élargir. »

L’établissement de liens officiels avec l’Arabie saoudite serait un coup diplomatique majeur pour Israël. Le royaume a été publiquement réticent à reconnaître une coopération avec l’État hébreu. Le roi Salman d’Arabie saoudite soutient depuis longtemps les Palestiniens et leur désir d’établir un État indépendant en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et à Jérusalem-Est. Israël s’est emparé de ces trois zones en 1967, mais a retiré ses forces et ses colons de Gaza en 2005.

Le royaume a longtemps subordonné l’établissement de relations diplomatiques complètes avec Israël à la recherche d’une solution à deux États au conflit qui l’oppose aux Palestiniens depuis des décennies. Israël et les Palestiniens n’ont pas tenu de négociations substantielles depuis plus de dix ans.

Mais ces dernières années ont vu des signes d’un changement d’attitude. L’Arabie saoudite a autorisé les vols entre Israël et les pays du Golfe à traverser son espace aérien. En 2020, le Premier ministre israélien de l’époque, Benjamin Nétanyahou, se serait rendu en Arabie saoudite pour rencontrer le prince héritier Mohammed ben Salman, et la semaine dernière, plusieurs journalistes israéliens de la défense se sont rendus dans le royaume et ont publié des reportages sur leur accueil.

 

Crédits photo : Yair Lapid, président du parti Yesh Atid, s’exprime lors du Forum Saban, en 2015 (Brookings Institution).

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