La Tunisie se dote pour la première fois d’une loi contre le racisme, de quoi conscientiser davantage la population ?
Le racisme, au caractère insidieux en Tunisie, n’était jusqu’au 09 octobre 2018 pas punissable au yeux du législateur. Néanmoins, le vent commence à tourner dans ce dossier. Et cela, après plusieurs années de lobbying intensif de la société civile. Les parlementaires ont en effet voté mardi une loi contre ce fléau. Une première pour le géant maghrébin.
Cette avancée judiciaire attendue de longue date, n’a donc pas manqué de satisfaire l’opinion publique, à l’image des associations militant en faveur des minorités. « C’est un tournant très important dans l’histoire de la Tunisie, équivalent à l’abolition de l’esclavage », se réjouit ainsi Messaoud Romdhani., le président du Forum national pour les droit économiques et sociaux (FTDES).
Des décisions réellement tardives
Et pour cause, l’esclavage a été aboli en 1846 sur le territoire. Il aura donc fallu un siècle et demi pour que les autorités locales prennent réellement le racisme au sérieux. Une éternité, vous en conviendrez.
Concrètement, les propos racistes seront désormais sanctionnables d’une peine pouvant aller jusqu’à 1000 dinars et un an de prison.
« L’incitation à la haine », les « menaces racistes », la « diffusion et l’apologie du racisme » ainsi que la « création » ou la « participation à une organisation soutenant de façon claire et répétitive les discriminations » pourront déboucher quant à elles sur un à trois ans emprisonnement, et jusqu’à 3000 dinars d’amende.
