Les États-Unis ont reconnu dans la foulée la revendication de Rabat sur la région du Sahara occidental.
Et de quatre pour Donald Trump. Après les Émirats arabes unis (EAU), Bahreïn et le Soudan, le Maroc a décidé de normaliser ses relations diplomatiques avec Israël, jeudi dernier, sous l’impulsion du président américain. Qui roule plus que jamais pour l’État hébreu – dont il est le meilleur allié -, à quelques semaines de son départ de la Maison-Blanche, alors que Joe Biden, élu en novembre dernier, se prépare à réorganiser la politique américaine dans la région, d’Israël – le président démocrate pourrait faire pencher la balance en faveur des Palestiniens – à l’Iran, en passant par l’Irak et la Syrie.
« Une autre avancée HISTORIQUE aujourd’hui ! Nos deux GRANDS amis, Israël et le Royaume du Maroc, ont accepté d’établir des relations diplomatiques totales – une percée massive pour la paix au Moyen-Orient ! », a tweeté l’actuel chef de l’État américain. Tandis que la Maison-Blanche a déclaré que Donald Trump et le roi du Maroc, Mohammed VI, avaient convenu que Rabat « reprendrait ses relations avec Israël et élargirait la coopération économique et culturelle pour faire progresser la stabilité régionale ».
L’accord entre Marocains et Israéliens s’appuie évidemment sur l’une des principales avancées du mandat Trump, à savoir la reconnaissance d’Israël au sein du (et par le) monde arabe, comme esquissée dans les Accords d’Abraham, signés en septembre dernier à Washington, par les EAU, Bahreïn et les Israéliens. Ces derniers entérinent l’opposition entre les États sunnites de la région – notamment les royaumes du Golfe – et l’Iran chiite, ennemi juré de l’État hébreu. Mais également la fin, vraisemblablement, des prétentions palestiniennes à posséder un État.
« Péché politique »
Ramallah s’est déjà plainte à plusieurs reprises de ce qu’elle considère comme des mesures éminemment pro-israéliennes de la part de Donald Trump. Qui a successivement mis sur la touche l’Autorité palestinienne, reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël, réduit l’aide aux Palestiniens et fait marche arrière sur l’illégitimité des colonies israéliennes sur les terres revendiquées par ces derniers. Tandis que le président de l’AP, Mahmoud Abbas, n’a pas encore fait de commentaire, le porte-parole du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a d’ores et déjà fustigé l’accord israélo-marocain, évoquant un « péché politique ».
En plus du rétablissement de leurs liens diplomatiques, le quatrième « accord israélo-arabe » devrait permettre l’ouverture d’ambassades et le survol des deux territoires pour les compagnies aériennes nationales. Surtout, avancée majeure pour le Maroc : les États-Unis ont reconnu dans la foulée la revendication de Rabat sur la région du Sahara occidental (située au sud du royaume chérifien), qui fait depuis plusieurs décennies l’objet d’un différend territorial. Chose que les Nations unies (ONU) ont toujours refusé d’admettre. Et qui a semé le trouble dans le monde arabe, en Algérie notamment.
« Israël s’est donc définitivement implanté au Maghreb et rien ne dit que la Mauritanie n’emboîtera pas le pas au Maroc dans les semaines et les mois à venir. L’entité sioniste est déjà présente à nos frontières sud, via l’implantation de trois entreprises spécialisées dans l’aéronautique et les télécommunications, deux domaines qui menacent directement la sécurité de l’Algérie », s’inquiète ainsi le site « Algérie patriotique ». D’après Trump, la reconnaissance de la revendication du Maroc sur le Sahara occidental allait de soi, le Royaume chérifien ayant été le premier pays à reconnaître les États-Unis comme nation indépendante, en 1777.
Crédits photo : Le Premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, et le président américain Donald Trump, allié de l’État hébreu (Getty Images).
