Les Américains veulent conserver leur leadership militaire à Djibouti face à l’appétit de « l’ogre chinois ».
Ce n’est pas un secret, Djibouti, petit pays de la corne de l’Afrique, présente un attrait stratégique de premier plan pour les grandes puissances mondiales en raison d’un positionnement géographique crucial dans la région. Mais ce n’est pas tout, puisque cet Etat fait également face au détroit de Bab-el-Mandeb, quatrième passage maritime mondial pour l’approvisionnement énergétique.
Les convoitises internationales sont donc nombreuses, à l’image de la Chine qui a installé sur le territoire en juillet 2017 sa première base militaire hors des frontières de l’Empire du Milieu, en plus de multiplier les investissements localement. Pour autant, Pékin n’est pas rassasié et pourrait mettre la main prochainement sur le port de Djibouti, indique RFI.
Une telle hypothèse n’est logiquement pas vue d’un bon oeil par Washington qui dispose lui aussi d’une base de premier plan dans le pays (4000 soldats), lui assurant de facto une suprématie militaire continentale. L’Etat-major US craint en effet que les Chinois contrôlent leur approvisionnement militaire via la structure portuaire.
Djibouti rassure les Etats-Unis
Le chef de la diplomatie américaine s’est donc rendu vendredi matin à Djibouti afin de rencontrer le président, Ismaïl Guelleh, et le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Ali Youssouf. A cette occasion, Rex Tillerson a une nouvelle fois réitéré à ses interlocuteurs l’importance d’une coopération entre les deux Etats pour lutter contre le terrorisme en Afrique.
Ainsi, si la question de l’intérêt du géant asiatique sur le port djiboutien n’a pas été évoqué devant les médias par les principaux intéressés, Mahmoud Ali Youssouf, de son côté, n’a pas manqué de surligner quelques heures après sur Twitter que « la Chine ne (constituait) absolument pas un obstacle pour la présence dans le pays des soldats américains. » Ajoutant que « le port de Doraleh (restait) à 100% la propriété de Djibouti ».
