Le barrage Al Massira a perdu plus de 60 % de sa capacité en trois ans

Le deuxième plus grand barrage marocain est lourdement touché par les aléas climatiques.

Relayée par The Huffington Post, l’étude menée par le think thank américain, World Resources Institute (WRI), est édifiante. Les réserves du barrage Al Massira fondent comme peau de chagrin, c’est un euphémisme. En cause : l’éternel débat portant sur le réchauffement climatique.

« La dernière fois qu’Al Massira se trouvait à ce niveau, c’était entre 2005 et 2008, lorsque plus de 700 000 Marocains ont été touchés par la sécheresse et que la production de céréales a chuté de 50% », rappelle ainsi la structure.

10 ans plus tard, la situation n’a manifestement pas changé et pourrait même s’aggraver puisque ce réservoir est utilisé par le secteur agricole de la région de Doukkala mais aussi par de nombreuses villes du royaume, soulignent les experts :

« Alors que les niveaux du réservoir continuent à diminuer, la demande en eau continue d’augmenter. En plus de la demande croissante en eau urbaine et de l’expansion de l’agriculture irriguée, la ville de Marrakech prévoit de puiser dans l’eau d’Al Massira grâce à un important projet de transfert d’eau, opérationnel dès cette année et financé par la Banque africaine de développement. »

2040, un cap décisif 

Dès 2040, le Maroc pourrait donc être confronté à un véritable stress hydrique. Et cela, en raison de l’aggravation des changements climatiques couplée au doublement de la demande dans les grandes métropoles du pays. Quand au secteur agricole, qui génère 14% du PIB national et emploie un tiers de la population, ce dernier devrait également être frappé de plein fouet.

En conséquence, le think thank invite le géant maghrébin a façonné rapidement « des institutions fortes de gestion de l’eau et des filets de sécurité sociale adéquats pour aider les agriculteurs à traverser les (futures) périodes de sécheresse intenses et prolongées ».

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